Résumé de la 128e partie - Piégé par Marcelle, le Dr Schenck accepte de marcher dans son stratagème diabolique... Christiane d'ailleurs ne demanderait que cela car elle ne voulait surtout pas que Denys soupçonnât un seul instant ce qu'elle croyait être son véritable état. J'espérais de tout mon cœur aussi que, pendant le séjour dans l'air empuanti de la capitale, la tuberculose ne ferait que se développer en elle alors qu'elle croirait lutter contre le cancer. — Nous nous sommes séparés, le docteur Schenck et moi, les meilleurs amis du monde. Je ne pense pas le revoir, mais je tiendrai ma promesse : il recevra un jour mes précieux clichés que j'ai eu bien soin de rapporter avec moi ici. Ils sont de nouveau enfermés à clef dans le tiroir de la commode. — Demain matin je commencerai ma tournée quotidienne par ma visite au château : comme elle doit m'attendre avec impatience, cette chère Christiane ! Peut-être que ce sera la dernière visite que je lui rendrai... Une sorte de visite d'adieu sans qu'elle puisse même s'en rendre compte. Ce serait merveilleux ! Parce qu'enfin je ne puis plus la voir, ma jeune amie ! ni elle ni personne dans le pays, sauf Denys... Mon Denys qui bientôt sera à moi ! Quand je partis moi-même de bonne heure le matin pour une tournée de malades qui me tiendrait éloigné toute la journée, Marcelle Davois était déjà sortie. Je priai Clémentine de l'informer que je ne la verrais qu'à l'heure du dîner. Je ne voulais pas non plus ennuyer Christiane que je savais très nerveuse : après un jour de repos, seule, peut-être serait-elle contente de me revoir le lendemain. Je lui téléphonai simplement le soir pour prendre de ses nouvelles. Lorsque je revins, après une journée harassante et des kilomètres parcourus en voiture, Marcelle m'attendait. Nous nous mîmes à table. Le repas fut silencieux jusqu'au moment où je demandai - «Avez-vous eu le temps d'aller au château aujourd'hui ?» - «Oui, docteur.» - «Comment avez-vous trouvé Mme Triel ?»- «Mais très bien, docteur !» - «Tant mieux ! Je vais lui téléphoner tout à l'heure...» - «Je ne pense pas que ce soit nécessaire, docteur...» Elle venait de dire ces mots du bout des lèvres, presque dans un souffle. Je la regardai, interloqué : - «Que voulez-vous dire, Marcelle ?» Elle me fixa longuement à son tour avant de répondre : - «Mme Triel est partie en voyage au début de l'après-midi, docteur.» - «En voyage ?» Je me levai brusquement : - «Ah ça ? Vous êtes folle, Marcelle ?» - «Non, docteur ! Mais je pense qu'il serait préférable que nous passions dans la bibliothèque : j'ai une commission à vous faire de part de Mme triel...» - «Venez !» Je pouvais m'attendre à beaucoup de choses, ayant constaté l'étrange comportement de Christiane à mon égard depuis quelques temps... m'attendre même à tout sauf à ce que me dit Marcelle Davois dès que j'eus refermé la porte de la bibliothèque... (A suivre...)