Réflexes - Délicate mission que celle qu'aura à assumer le désormais ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public. Du pain sur la planche en perspective dans un secteur verrouillé par les pratiques bureaucratiques dont l'effet insidieux sur les citoyens n'est plus à commenter. «La mairie fournit un extrait de naissance n° 13, alors même que dans pratiquement tous les dossiers administratifs que j'ai eu à instruire, on m'a toujours demandé le n° 12. C'est à se demander à quoi peut bien servir le n° 13 et surtout pourquoi ils le délivrent !», nous livre Amel, rencontrée dans une mairie à Alger. «Dans une administration, on m'a demandé de fournir une copie légalisée par la mairie d'une procuration originale que je leur ai fournie. Le cachet du notaire ne leur a pas suffi. Il fallait, selon le préposé au guichet, faire authentifier par la mairie un document déjà authentifié par un notaire», nous lance un jeune qui était derrière Amel, dans la file d'attente. Deux faits parmi tant d'autres auxquels ce nouveau poste ministériel aura à apporter des réponses. Pas simple d'assainir un secteur souvent montré du doigt et pas toujours à tort, et venir à bout de ce que beaucoup désignent comme une marque de fabrique exclusive de l'administration algérienne : la bureaucratie. Dans une déclaration à la presse, Mohamed El-Ghazi a estimé que «sa nouvelle structure a pour priorité de mettre un plan pour alléger les documents administratifs et de rapprocher les citoyens de l'administration». Il avait indiqué dans ce sens que «sa nouvelle mission est de se rapprocher de tous les ministères afin de voir de plus près quelles sont les facilités à entreprendre». Le nouveau ministre s'est, à l'issue de cette intervention, offusqué «du nombre de documents que doivent fournir les jeunes pour les examens ou concours de la Fonction publique». Des procédures qu'il qualifie de «lourdes et handicapantes». Car comment expliquer que ces postulants y compris ceux concernés par l'Ansej doivent fournir des documents d'état civil ne présentant aucun intérêt administratif dans la gestion de leurs dossiers, ni même avec la nature de leurs activités ! Mohamed El-Ghazi promet de rendre «la tâche plus facile» aux futurs candidats aux examens et concours de la Fonction publique. Idem pour les dossiers liés à l'investissement qui relèvent du parcours du combattant pour les futurs investisseurs. Ces derniers déjà bien encombrés par les aspects financiers, commerciaux, managériaux et de marketing de leurs projets, se voient littéralement crouler sous une tonne de paperasse dès leurs premiers pas. Pour l'heure une chose est certaine : c'est loin d'être une sinécure pour le nouveau ministre...