Résumé de la 5e partie - à 10h 20, 14 minutes après la première explosion, d'autres explosions se font entendre et continuent de secouer la ville. La rue Ganté est pratiquement dévastée... A 11h 30 deux détonations simultanées ravagent les rues, Rio Bravo et Rio Nilo. L'étendue des dégâts est gigantesque. Un premier bilan fait état de 100 morts. De nombreuses personnes sont gravement blessées. Certains avaient des membres arrachés. Soudain les explosions s'arrêtent un moment. Les équipes de secours peuvent enfin intervenir pour rechercher des survivants et acheminer les blessés à l'hôpital. Mais le répit est de courte durée. Il est 14h 20 quand une dernière explosion éventre littéralement l'une des artères principales de Réforma : Gonzales-Gayo. Des photos satellites prises quelques minutes plus tard, montrent l'étendue de la catastrophe. Le cauchemar a duré quatre heures et quatorze minutes. Les dégâts s'étendent sur huit kilomètres. Le long de la rue Ganté de Rio Bravo, de Rio Nilo et jusqu'à Gonzales-Gayo. C'est comme si une explosion avait détruit Alger d'El-Harrach à Bordj El Kiffan. José Hernandes est photographe de presse. Il prend une moto et parcourt les rues dévastées pour saisir des images étonnantes qui feront le tour du monde. «On aurait dit une zone de guerre. ça m'a fait un choc en voyant le degré des destructions. Il m'a fallu plusieurs minutes pour réagir et me mettre à prendre des photos», témoigne-t-il. «J'ai vu un camion sur les ruines d'une maison. Cela illustrait vraiment la violence de l'explosion. Cela m'a montré comment une énorme explosion pouvait faire atterrir un camion de plusieurs tonnes à cet endroit. Je voyais les gens figés», ajoute-t-il. Entre-temps, le bilan s'alourdit. A 17h 11, la Croix-Rouge fait état de 170 morts et d'au moins 500 blessés. Avec tant de victimes, les hôpitaux sont rapidement surchargés. Des stades sont convertis en centre de secours de fortune. Débordée, la Croix-Rouge lance un appel pour recevoir du matériel médical, du sang et du plasma. Un stade est transformé en morgue géante. On y aligne 146 corps. Les survivants arrivent appréhendant de découvrir un proche. Un panneau à l'entrée les prévient : «Ce que vous allez voir sera très douloureux. Mais nous sommes là pour vous aider dans la mesure de nos moyens.». La peur au ventre, les habitants s'approchent des cadavres. Certains s'évanouissent à la vue des cadavres. Une femme âgée en voyant sa fille, Lucene, allongée parmi des victimes, est prise d'un malaise cardiaque et s'effondre... (A suivre...)