Résumé de la 2e partie Après avoir fait ses études à l'université d'Al-Azhar, Sidi M'hamed s'installe au Hamma d'Alger. Les oulémas d'Alger, outrés par les succès du cheikh, qui leur faisait ombrage, complotent contre lui et réussissent à le faire comparaître devant une sorte de tribunal pour jeter l'anathème sur ses doctrines et obtenir son bannissement. Sidi M'hamed, fort de son droit, se rend à la convocation et se défend de professer des idées schismatiques, contraires à l'orthodoxie musulmane. ll s'en tire à bon compte mais les oulémas ne désarment pas. Poussés par les Turcs, qui craignent que le cheikh ne provoque une révolte des Kabyles, ils cherchent à rédiger une sorte de fetwa pour lui interdire l?enseignement. Mais la popularité de l'homme est très grande et c'est l'interdiction de professer qui risquait de provoquer le soulèvement. Les Turcs changent donc d'idée, et poussent les oulémas à reconnaître l'orthodoxie des doctrines de celui qui était déjà, à Alger, considéré comme un saint. Cependant, lassé par les pressions qui s'exerçaient contre lui, Sidi M'hamed décide de rentrer dans son village natal. Il est accueilli par une foule d'admirateurs et sa zaouïa ne désemplissait pas. Ses adeptes venaient d'Alger et d'autres villes du pays pour le consulter. Mais ce retour n'allait pas durer. Quelques mois après son installation, il réunit les tolbas et leur annonce que sa dernière heure est venue. Il désigne son successeur à la tête de la confrérie et le lendemain, il rend l'âme. La nouvelle de la mort du cheikh se répand très vite et le jour même, elle parvient à Alger. Les Algérois, qui espéraient un prochain retour du cheikh au Hamma, sont consternés, puis ils décident de «rapatrier» sa dépouille et de l'enterrer dans la mosquée où il a enseigné. Les Turcs devaient être d'accord avec cette idée, de peur que le tombeau du saint, en Kabylie, ne devienne un lieu de ralliement des opposants à l'autorité ottomane. Une délégation est donc formée, avec pour mission de ramener la dépouille du cheikh. Elle arrive trop tard, les Kabyles l?ayant déjà enterré. «Il faut l?exhumer ! Son mausolée d'Alger l'attend !». Les Kabyles refusent et une querelle éclate, menaçant de se transformer en guerre fratricide. C'est alors qu'on vient annoncer que le corps du saint s'est dédoublé, une dépouille étant enterrée aux Aït Smaïl et une autre à Alger. On vérifie que le corps est bien dans sa tombe puis on s'exclame, louant Dieu : ? C'est un prodige, Dieu ne veut pas de guerre entre nous ! Des mauvaises langues diront, plus tard, que les Turcs avaient secrètement déterré le corps du saint et l'avaient remplacé par un autre. Mais cette hypothèse est systématiquement rejetée par les fidèles du saint, aussi bien à Alger qu'en Kabylie. Sidi M'hamed s'est réellement dédoublé, disent-ils. De là vient son surnom de Bou Qobrine, l'homme aux deux tombes.