Clarification - Croissance, création d'emplois, innovation, ou encore lutte contre la pauvreté, sont autant d'objectifs pour lesquels une bonne politique de concurrence peut être un levier... C'est du moins ce que le président de l'Autorité française de la concurrence, Bruno Lasserre, a tenu à faire valoir à l'issue d'une conférence débat organisée par le Conseil de la concurrence, qui a eu lieu hier, à la Safex. Ainsi, tout au long de son intervention, le conférencier a tenu à rassurer, en soulignant que la concurrence est une pratique loyale dans les économies où les acteurs créateurs de richesses et d'emplois, s'emploient à mettre en évidence leur marque. «La concurrence est bénéfique pour les salariés, mais ne tue pas l'emploi», explique-t-il, citant comme exemple le secteur de la téléphonie, où «la concurrence bat son plein et dont les conséquences sont positives pour les consommateurs et d'un autre côté l'emploi se crée de plus en plus». Pour lui, «il est faux d'opposer la concurrence à l'emploi». Il tiendra à préciser que «l'Etat ne doit pas être le gérant de l'économie, mais le garant de la libre concurrence», ajoutant que «les premiers cas qu'aura à traiter le Conseil de la concurrence seront des cas d'abus de position dominante de sociétés publiques». Dans cet ordre d'idées, le conférencier juge que l'Etat doit respecter les règles du jeu. «Les sociétés publiques sont aussi concernées par la loi de la concurrence qui doit être appliquée avec la même rigueur pour tous. Or, très souvent, les entreprises publiques ont grandi grâce à des droits spéciaux leur garantissant le monopole sur le marché», note-t-il. «Le Conseil de la concurrence est une institution importante, son rôle est de faire en sorte que toutes les entreprises respectent les règles du jeu. Bruno Lasserre estime également qu'il est important de faire comprendre à l'Etat qu'il doit être le garant de la liberté économique et non pas le gérant de l'économie. «Son rôle n'est pas opposé à celui du Conseil de la concurrence qui est un organisme administratif autonome. Le conseil agit au nom et pour le compte de l'Etat pour faire respecter les règles de la concurrence. Ils sont partenaires pour garantir cette liberté aux acteurs économiques», précise-t-il. Amara Zitouni, président du Conseil national de la concurrence, a affirmé, pour sa part, que l'organisation de cette conférence s'inscrit dans le cadre des activités retenues par l'instance qu'il dirige. Les actions entreprises, en priorité, visent, entre autres, à faire «retrouver au conseil sa place dans l'édifice institutionnel après un gel de dix années. La conférence devrait permettre aussi de vulgariser les missions du Conseil de la concurrence pour mettre en avant «les avantages d'une concurrence loyale» et son impact sur le consommateur «en termes de prix, de qualité et d'offre de produits et services».