InfoSoir : Où en est-on avec le Syndicat des artistes ? Omar Laïdoun : Le Syndicat des artistes comprend 33 bureaux à travers les wilayas ; ces bureaux, qui participent à un programme de sensibilisation et de mobilisation d?artistes pour une adhésion encore plus large et plus grande au syndicat, font un travail de recensement de toutes les préoccupations des artistes et collaborent, de ce fait, avec les pouvoirs publics, à la gestion des affaires culturelles et à la vie artistique. Quel est l?objectif du Syndicat ? Il appelle à ouvrir un dialogue dans le cadre de la concertation et du respect mutuel avec la tutelle, afin d?instituer, ensemble, les mécanismes adéquats à l?instauration d?un vrai débat sur le statut régissant la profession artistique, ses relations de travail, ainsi que la prise en charge sociale de l?artiste, à savoir la sécurité sociale, l?assurance chômage, l?assurance maladie et le problème de la retraite. Il semble que le Syndicat s?engage davantage dans une politique de développement culturel... En effet, le Syndicat a toujours appelé à l?importance de sa participation à l?élaboration d?une politique nationale et locale de la vie artistique afin d?arriver à un développement culturel durable, et de donner à l?artiste un rôle important et vital dans les collectivités locales. Et la tutelle, dans tout cela ? Le Syndicat des artistes invite, à chaque occasion, le ministère de la Culture à participer aux différentes activités qu?il organise. La dernière remonte à quelques mois et concerne la création du fonds d?aide à l?artiste. Une invitation à laquelle la tutelle a aussitôt répondu. Mais aujourd?hui, on attend plus d?implication de la tutelle dans notre action, on attend d?elle une réponse directe et claire, une réponse qui exprime réellement sa volonté de s?impliquer davantage dans toutes les négociations et les discussions avec le syndicat concernant les préoccupations des artistes. Et cela ne peut se faire que par l?installation d?une commission mixte chargée de discuter tous les dossiers importants exposés. On attend de la tutelle une bonne volonté politique. Et cette volonté doit exister pour que les problèmes puissent être solutionnés. Le ministère de la Culture a annoncé, il y a un an, la création d?un conseil national des arts et de la culture. Où en est-on ? En quoi consiste-t-il ? La création de ce conseil reste à l?état de projet. Le rôle du conseil consistera à prodiguer des conseils et à proposer des suggestions quant à la gestion culturelle et artistique. Il est vrai que le ministère a demandé la participation du Syndicat, mais cela ne peut se faire concrètement que si le rôle du conseil est clairement défini ainsi que le domaine de son intervention. Le Syndicat tient à ce projet et compte renforcer ce conseil en lui donnant un cadre juridique et matériel afin d?intervenir efficacement dans la formulation politique et culturelle en Algérie. Si vous nous parliez des projets du Syndicat? D?abord, le Syndicat travaille à mieux structurer le mouvement des artistes et à recenser les différentes préoccupations liées à leur milieu social et professionnel, et cela dans une plate-forme de revendications. Ensuite, il veut permettre aux artistes de développer l?échange culturel à travers tous les bureaux du Syndicat répartis à travers le territoire national. Le Syndicat veut également être présent avec les artistes au niveau local pour prendre en charge tous les problèmes des artistes. Enfin, il cherche à aider les artistes à l?insertion dans l?emploi, à profiter des dispositifs mis en place par l?Etat pour la création de micro-entreprises, qui permettrait l?émergence d?une pépinière d?entreprises artistiques selon des normes modernes.