Evénement - Le paysage culturel algérien s'enrichit d'un autre festival. Il s'agit d'un rendez-vous cinématographique, à savoir le Festival d'Alger du cinéma maghrébin. La 1re édition se tiendra du 3 au 8 novembre. Deux lieux abriteront les projections : la cinémathèque algérienne pour les courts-métrages et les documentaires, et la salle El-Mougar pour les longs-métrages. «Le festival verra pour sa première édition la participation de 11 longs-métrages de fiction, 15 courts-métrages et 9 films documentaires provenant d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et de Mauritanie», a précisé, hier, lors d'une conférence de presse, Abdelkrim Aït Oumeziane, commissaire du Festival. Selon l'orateur, les films retenus sont produits entre 2011 et 2013. Tous se disputeront le «Amayyas d'or» (Amayyas signifie guépard en tamazight), distinction du festival. Outre le volet compétitif, le commissaire a insisté sur l'objectif principal du festival. «D'abord faire connaître au grand public les productions récentes de la cinématographie maghrébine, ses auteurs emblématiques, ses thématiques ainsi que son évolution historique. Ensuite, initier un espace de rencontre pour les cinéastes, auteurs, producteurs, techniciens des pays du Maghreb, en vue de promouvoir et de développer des échanges dans le domaine de la production cinématographique et favoriser ainsi des perspectives de coopération dans le domaine de la coproduction. C'est permettre aussi aux jeunes auteurs cinéastes maghrébins de montrer leur talent et leur savoir-faire en tant que nouvelle génération. Constituer, par ailleurs, un lieu de confrontation et d'expression de thématiques en prise directe avec les réalités et évolutions sociales des pays concernés», a-t-il dit. Interrogé sur les critères de sélection des films, Abdelkrim Ait Oumeziane a affirmé : «Les thèmes des films ont une relation avec la jeunesse et le Printemps arabe, notamment.» De son côté, Abdelkrim Tazarout, membre du comité de sélection, a abondé dans le même sens : «Les critères sont connus de par le monde, à savoir la qualité à la fois esthétique et technique avant tout en reconnaissant avoir pris ce qu'il y a de meilleur en matière de cinéma du Maghreb en ce sens qu'il n'est pas très fécond et se résume à l'Algérie, à la Tunisie, au Maroc et à quelques surprises venant de la Mauritanie et de la Libye.» Toutefois, l'orateur reconnaît que le comité de sélection n'avait pas l'embarras du choix, vu la réalité de la pratique cinématographique au Maghreb, à savoir une faible production et ce, en raison de diverses contraintes, dont l'obstacle financier. «Certes ce n'est pas excellent, compte tenu des difficultés notamment financières que rencontre le cinéma maghrébin», a-t-il souligné. «Cependant la vitalité du cinéma marocain a réussi ces dernières années à hisser le niveau de sa production et, du coup, à donner une certaine dynamique à la cinématographie maghrébine.» A la question de savoir quelle sera la particularité du Festival d'Alger du cinéma maghrébin par rapport à celui d'Oran – qui a eu lieu en septembre – où des films ont été déjà vus, Abdelkrim Tazarout a déclaré : «Nous avons fait le maximum pour que les films sélectionnés n'aient pas été programmés dans le Festival d'Oran. Toutefois, il faut savoir qu'en Algérie, nous avons un gros problème de distribution, ainsi de nombreux films sortent et ne sont pas vus par le public algérien, donc reprogrammer certains films constitue une occasion de promouvoir la production cinématographique, qu'elle soit algérienne ou encore maghrébine, et ainsi de permettre aux cinéphiles de prendre connaissance des nouveautés.» A propos de la date du festival qui coïncide cette année avec le Salon international du livre d'Alger tout en précédant une flopée d'autres festivals de cinéma qui s'enchaîneront à partir du mois de novembre jusqu'à décembre (Méditera Ciné, Le festival du film engagé et le Festival du film européen), le commissaire du festival fera remarquer que la date sera amenée à être revue et probablement arrêtée pour le mois de juin. Par ailleurs, les organisateurs prévoient aussi la présence de festivaliers au 18e Salon international du livre d'Alger (Sila) prévu du 31 octobre au 9 novembre, afin de recréer la symbiose qui lie le cinéma et la littérature.