Constat Les grandes métropoles sont les plus exposées, aujourd?hui, aux «affres» de cette nouvelle mode. Pas de logement, pas d?emploi, la route qui mène au mariage semble longue et sinueuse dans cette Algérie des douloureuses mutations socio-économiques. Ils sont, aujourd?hui, de moins en moins nombreux à tenter cette hasardeuse aventure et à rompre définitivement avec le célibat, car ne réalisant guère les «minima». Dans les villes et dans les campagnes, le constat est amer. L?Office national des statistiques (ONS) dresse chaque fois, dans ses livraisons périodiques, le triste bilan d?hommes et de femmes en quête de nuptialité mais sans résultats probants. Le chiffre de 10 136 006, arrêté lors du recensement établi en 1998, demeure effarant et la tendance tourne au pessimisme, car à mesure que les problèmes socioéconomiques surgissent, la liste «macabre» des célibataires s?allonge d?elle-même. Pour la gent féminine, une troisième cause vient se greffer aux deux précédentes ; il s?agit de sa vie professionnelle qui la force, dans de larges proportions, à sauvegarder sa liberté et son statut social. Les grands centres urbains sont les plus exposés au problème. Dans les mêmes statistiques établies par l?ONS, Alger détient le record absolu avec plus de 800 000 célibataires sur une population estimée à quelque 2,8 millions de personnes. La capitale est suivie de Sétif avec quelque 450 000 célibataires et d?Oran qui en compte 400 000. Les statistiques deviennent moins alarmantes dans les régions moins peuplées, même si ces dernières n?échappent pas à ce phénomène tentaculaire. Les trois métropoles détiennent ce triste record parce qu?elles ont d?abord les mêmes caractéristiques qui facilitent l?enracinement de cette nouvelle mode, à savoir le surpeuplement, le taux élevé de chômage au sein de la catégorie des jeunes et le problème insoluble du logement. Ensuite, parce que c?est dans ce milieu citadin que les mentalités changent le plus, ce qui n?est guère le cas dans les régions reculées où le conservatisme et les traditions ont encore de beaux jours devant eux, malgré un semblant d?ouverture sur le monde avec l?introduction de moyens modernes de la vie. Les sociologues algériens, issus des différentes écoles, s?attellent, aujourd?hui, à établir le diagnostic sans plus, car les remèdes adéquats sont à chercher ailleurs. Le logement et l?emploi, les deux préalables à une vie tout en rose ne peuvent être disponibles que dans une conjoncture sociale et économique marquée par une forte croissance et un pouvoir d?achat solide et, par ricochet, des chances immenses de rompre avec ce célibat honni par nos millions de jeunes qui trouvent, là, malheureusement, leur véritable «bête noire».