Résumé de la 142e partie n Malgré le contre-poison du Gardénal, Marcelle ne vomit pas. Le docteur en déduit qu'elle est perdue... Mon assistante était morte chez moi par suicide ! C'était à la fois incroyable et effrayant... Clémentine me regardait, hébétée, et finit par dire : - «Qu'est-ce qu'il faut faire ?» Ce qu'il fallait faire ? D'abord fermer les paupières de Marcelle Davois pour ne plus voir ces yeux révulsés... En suite ? Je ne savais pas. Prier peut-être ? C'était ce qu'il y avait de plus urgent pour elle. Ma vieille nounou s'était déjà agenouillée. Je l'imitai et nous récitâmes ce «Je vous salue Marie» que Marcelle Davois avait entendu elle-même tant de fois balbutier par des lèvres mourantes. Je me relevai et essayai de reconstituer les derniers instants de cette femme pour trouver le mobile qui l'avait conduite à son geste fatal. Elle s'était traînée de la table-bureau au lit... Là, sur la table, il y avait un cahier vert d'écolier dont la couverture portait quelques mots écrits par Marcelle Davois d'une main ferme : Ceci est mon testament. Seul le docteur Fortier aura le droit d'en prendre connaissance. II y avait aussi, glissés entre deux pages du cahier, des clichés de radios. Clémentine, toujours agenouillée et récitant son chapelet à mi-voix, ne me vit pas prendre le cahier. Personne au monde n'en connaîtra jamais l'existence et ne peut se douter que je l'ai encore en ce moment devant moi posé sur cette table où j'écris... Je sortis doucement de la chambre et rejoignis mon cabinet. Je savais, en descendant l'escalier, que j'avais enfin dans ce cahier l'explication du suicide. Je ne pouvais pas me douter que c'était l'explication de tout... Mais avant même de connaître les dernières volontés de Marcelle Davois, je devais prendre une décision à son sujet. La nouvelle de son suicide éclaterait en ville dès le lendemain matin. Les suites seraient terrifiantes, pires que les conséquences de la mort de Mme Boitard. Le brigadier de gendarmerie viendrait chez moi : il y aurait enquête. Les gens supposeraient tout et ne croiraient aucune de mes affirmations. Quelles raisons valables pouvais-je donner à ce nouveau suicide ? Et je ne voyais personne autour de moi qui pût me conseiller utilement ! Clémentine ? La brave femme était plus à sa place, là-haut, en train de prier... Boitard le notaire ? II s'était montré incapable de prendre la moindre décision après la mort de sa propre femme, comment aurait-il pu m'aider pour la mort d'une étrangère ?... Le chanoine Lefevre ? II me répondrait que le suicide était trop évident pour que l'Eglise se mêlât de l'affaire !... Qui alors ? Et, tout à coup, un nom surgit dans mon esprit... le seul auquel j'aurais dû penser : celui de mon ancien patron, le professeur Berthet ! Berthet pouvait m'aider ! A suivre Guy des Cars