Résumé de la 2e partie - Après que le commandant et le copilote eurent senti une odeur de brûlé, le commandant appelle en cabine une hôtesse... «Vous m'avez appelée commandant ?», dit-elle. «Avec Stéphane, on vient de sentir une odeur de brûlé. Vous sentez quelque chose, vous ?» Oui, je la sens aussi», dit-elle. «Vous la sentiez déjà en cabine avant d'entrer ici ?», demande le commandant. «Non absolument pas.» «On ne voit rien et on ne sent plus rien non plus. Coupez la climatisation s'il vous plaît», ordonne le commandant. A cet instant, les pilotes ne savent pas encore qu'une terrible menace est là. Tapis dans leur dos. Logée dans le tableau électrique, situé juste derrière le poste de pilotage. Une menace qui 45 secondes plus tard se manifeste à nouveau. «ça recommence», lance le copilote. «Cette fois, les choses deviennent sérieuses», ajoute-t-il. «Oui, il faut vérifier. Indique-moi l'aéroport le plus proche. On va avoir besoin des cartes d'approche et de la météo du secteur», demande le commandant. «Boston est tout près», répond le copilote. Les choses, petit à petit, se sont encore compliquées durant ces quelques secondes d'échange. Une fumée dans le poste déclenche une procédure précise, prévue par une check-list. Première opération, prévenir le contrôle. «Moncton de Swissair 11, est-ce que vous m'entendez. Re-bonsoir», dit le commandant. A ce moment-là, le contrôleur est en communication avec un autre appareil. Quelques secondes après il répond : «Appareil entrant répétez.» «Swissair 111 déclarons panne, panne, panne.» On a de la fumée dans le cockpit. Demandons déroutement immédiat vers Boston», demande le commandant. Dans la phraséologie aéronautique l'expression «panne, panne, panne» désigne une situation grave. Mais sans urgence absolue. «C'est Boston que vous voulez, c'est ça ?», demande le contrôleur. «ça me paraît bien Boston. Il nous faudrait le bulletin météo», dit le commandant. Un des contrôleurs aériens qui ont géré le vol Swissair 111, témoigne : «Le 2 septembre 1998 au soir, j'étais l'un des deux contrôleurs en service au centre de contrôle de Moncton. Le signal panne, panne, panne, auquel on a recours quand un problème se pose est en général considéré comme un message d'urgence. On a aussitôt donné la priorité à cet appareil et le responsable a appelé le centre de coordination de sauvetage.» La demande du commandant surprend pourtant quelque peu le contrôleur... ( A suivre...)