Résumé de la 1re partie - Après plusieurs manœuvres de routine, le vol Swissair 111 prend son envol de l'aéroport Kennedy, aux Etats-Unis, pour Genève, en Suisse... La croisière débute et la routine s'installe. Une routine silencieuse. Durant 15 minutes, les pilotes n'émettent aucun message à la radio. «ça arrive de temps en temps. Ils n'avaient pas encore établi le contact avec ce qu'on appel le NATS (North Atlantic Trick System). C'était cependant un peu anormal, mais cela dit, c'était juste une petite erreur dans l'affichage radio. Et quand l'avion est entré dans la zone du NATS, il n'avait pas la bonne fréquence. Et visiblement, ils n'ont pas essayé de constater quoi que ce soit. Mais c'était bizarre», témoigne un expert. Le centre de contrôle du trafic aérien, au-dessus de l'Atlantique, est établi dans la petite ville de Moncton dans le Nouveau-Brunswick, au Canada. Trente minutes après avoir quitté New York, le commandant prend contact avec Moncton. «Moncton de Swissair 111, bonsoir au niveau 330», annonce le commandant. «Swissair 111 de Moncton, bonsoir, on signale quelques turbulences modérées.» «Bien reçu Moncton.» Pour l'instant, la nuit s'annonce calme. En cabine, notamment en première classe, à la tranquillité on peut ajouter la volupté de la restauration et le luxe des équipements. A l'époque Swissair vient de faire installer dans ses nouveaux avions un tout nouveau système. Des écrans individuels. Ce dispositif est présent uniquement en première classe et classe affaires. Et permet l'accès à une sélection de films, à Internet et même à des paris en ligne. «Ils avaient réalisé une étude de marché. Et ils s'étaient aperçus que sur les vols long-courrier, ces systèmes informatiques individuels, ainsi que les paris en ligne avec une carte de crédit, avaient un fort pouvoir de séduction sur la clientèle.» Alors que sur leur écran, les passagers cherchent l'heure de la prochaine séance, c'est le début d'un tout autre film qui, à ce moment-là, se joue dans le cockpit. «Tu ne sens pas quelque chose ?», dit le commandant, à son OPL. «Si ! Qu'est-ce que c'est ?», répond le copilote. «Va jeter un coup d'œil, je prends les commandes», relance le commandant. Le copilote vérifie le plafond et notamment les bouches du circuit de climatisation. Mais il ne remarque rien. «Je n'ai rien vu commandant, rien de spécial», dit-il. Le commandant appelle alors une hôtesse. (A suivre...)