Jusqu?à la fin des années 1980, le célibat ne se posait pas comme problème dans la société tant le nombre des célibataires était «limité». Il faut dire que les conditions matérielles des Algériens étaient plus ou moins bonnes et étaient loin de constituer un obstacle pour les prétendants au mariage. A l?époque, le célibat était plus un choix qu?une contrainte, du moins pour les hommes. Etaient considérés comme célibataires endurcis les hommes âgés de 27 ans et plus et les femmes au-delà de 25 ans. La société étant sous l?influence de la religion et des traditions, le célibataire, surtout la femme, était mal vu. Le mariage était la règle, dans la ville comme dans la campagne. Mais cette tendance a complètement changé au début des années 1990 avec les changements qui ont touché le mode de vie de l?Algérien et sous le poids des difficultés économiques et de la crise de logement auxquelles était confronté le pays. Il va sans dire que le nombre des jeunes en âge de se marier a augmenté. Alors que le mariage est devenu un «luxe» ou presque. Résultat : le célibat a pris racine dans la société. Selon des statistiques du ministère de la Santé et de la Population, le taux des hommes célibataires a atteint, en 1998, les 51,11% contre 40,42% pour les femmes. Alors qu?en 1987, le taux était de 44,79% pour les hommes et de 31,22% pour les femmes. L?âge moyen au premier mariage est, bien sûr, en constante progression. S?il était en 1998 de 31 ans pour les hommes et de 27 ans pour les femmes, il a atteint en 2002 respectivement 33 et 31 ans. L?augmentation du nombre des célibataires a eu pour conséquence un changement dans les mentalités : le célibat n?est plus perçu comme une «honte».