Lutte - Trois enfants de moins de 5 ans en moyenne, décèdent chaque jour des suites d'infections respiratoires aiguës basses (IRA) à l'échelle nationale ... C'est la réalité amère qu'a avancée hier depuis Médéa le professeur Mostéfa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Il ne s'arrêtera pas là puisqu'à l'issue de son intervention à l'ouverture des travaux d'un colloque international sur les infections respiratoires, organisé au nouveau pôle universitaire de Médéa, il a affirmé que depuis peu, cette pathologie est l'une des premières causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans, avec près de 42,51 % de l'ensemble de la mortalité hospitalière de cette tranche d'âge observée, entre 2002 et 2011. Près de 70% des décès constatés concernent des nouveau-nés, plus vulnérables à ce type d'affections respiratoires, a-t-il indiqué, soulignant que la morbidité hospitalière est plus marquée au centre et à l'est du pays. Ce constat impose un renforcement des objectifs du programme national de lutte contre les infections respiratoires aiguës basses, une meilleure formation du personnel médical et une plus grande sensibilisation des mamans sur ces risques d'infections, a estimé le professeur Khiati. Selon lui, ces dispositions sont en mesure de contribuer à réduire la morbidité hospitalière et la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, ainsi que la réduction des prescriptions d'antibiotiques, dont «le recours est devenu systématique, aux dépens d'autres méthodes de soins et de traitements qui peuvent s'avérer plus efficaces que l'usage à outrance des antibiotiques», a-t-il fait savoir. Très souvent, la propagation de cette maladie est liée à la pauvreté, l'absence d'hygiène et de vaccination. Même si certaines études démontrent que la pollution joue aussi un rôle majeur dans l'aggravation du problème. Rappelons que lors du sommet mondial de la santé de 1991, l'OMS avait établi un programme mondial de lutte contre les IRA dont le principal objectif était de réduire la gravité et la mortalité des IRA (en particulier réduire d'un tiers les décès dus aux IRA entre 1990 et 2000). Les pays visés alors par ce programme au nombre de 88 étaient ceux dont le taux de mortalité infantile était supérieure à 40 ‰ (ce qui était le cas de l'Algérie dont le taux était de 54 ‰). En 1993 l'Algérie faisait partie des pays retardataires qui n'avaient, ni directives techniques ni programme national. Ainsi, un programme de travail avait été établi par un groupe multidisciplinaire. Il semblerait qu'au vu des chiffres alarmants avancés par le professeur Khiati, il reste encore beaucoup à faire. Notons enfin que près d'un demi-million d'enfants de moins de cinq ans ont été hospitalisés en Algérie, entre 2002 et 2011, pour des infections respiratoires, soit le cinquième de l'ensemble des hospitalisations de cette tranche d'âge.