Résumé de la 154e partie - Le Pr Berthet somme le Dr Fortier de conduire le deuil... Quelqu'un qui m'est très cher et qui est peut-être sur le point de mourir par la seule faute de cette femme monstrueuse à laquelle vous voulez que l'on rende des honneurs ! — Vous partirez après l'enterrement, Fortier, croyez-moi !... Mais vous reviendrez ? — Je ne sais pas... — Docteur Fortier ! Vous n'avez pas le droit de déserter ! Cette ville et tout le pays ont confiance en vous... Votre mission est loin d'être remplie. Elle ne fait que commencer ! Je ne veux pas savoir ce qui a pu se passer entre Marcelle Davois et vous, ça ne me regarde pas... Je vous demande seulement de me répondre sur votre honneur d'homme et de médecin, à deux questions : saviez-vous qu'elle voulait se tuer ? — Je l'ignorais. — Estimez-vous qu'elle l'a fait pour ne pas mourir du cancer ou... à cause de vous ? — Je ne peux pas répondre... — C'est une raison de plus pour que vous suiviez son enterrement... Et maintenant que vous m'avez fait cet aveu, vous ne pouvez pas ne pas faire ce que je vous demande vous partirez, si vous estimez que votre présence ailleurs est nécessaire, pendant quelques semaines, quelques mois au besoin, mais j'exige de vous que vous reveniez parmi votre clientèle. — Je reviendrai... — Je connais un excellent médecin qui vous remplacera pendant votre absence. Je lui téléphonerai tout à l'heure et, s'il ne pouvait pas venir, je n'hésiterais pas à le faire moi-même pour assurer la continuité... Toute la ville défila dans ma maison devant l'infirmière Marcelle Davois. Puis il y eut un enterrement grandiose. Le maire, les conseillers municipaux, la délégation de Villejuif les enfants des écoles, les membres du Comité anticancéreux et - en tête du défilé - le professeur Berthet et moi suivîmes le corps jusqu'à la petite gare où attend le fourgon mortuaire qui la ramènerait à Paris. Là aussi la psychologie implacable de Marcelle Davois s'était trompée : n'avait-elle pas prévu dans son cahier qu'il n'y aurait que Clémentine à suivre son enterrement par plaisir ? Il pleuvait quand s'ébranla le train omnibus après lequel avait été accroché le fourgon et, ne remarquant plus personne dans cette foule qui s'était massée sur le quai pour dire un dernier adieu à celle qui s'en allait vers un cimetière de la capitale je me revoyais deux années plus tôt attendant également sous la pluie - un 2 novembre - l'assistante que m'avait si chaleureusement recommandée mon ancien patron Je revoyais dans ma mémoire les silhouettes familières de ceux que j'avais rencontrés ce jour-là : le père Heurteloup et la belle Mme Boitard les deux malheureux habitants de ma petite ville dont Marcelle Davois s'était servie pour semer la psychose de mort. (A suivre...)