Rendez-vous - C'est au rythme de «One, two, three, viva l'Algérie !» que le coup d'envoi de la 5e édition du Festival culturel du chant et de la musique locale a été donné hier soir au théâtre de verdure de la ville de Ghardaïa. Dédiée à la mémoire des regrettés artistes de Ghardaïa, Mohamed Ramdane et Ahmad Bendafa, la version 2013 du festival connaître certaines particularités. Elle sortira en effet des frontières de la ville de Ghardaïa pour faire bénéficier le maximum de public à El-Atteuf, Zelfana, Daya Bendahwa, Hassi El-Gara et El-Menea (El-Goléa) à près de 300 km du chef- lieu de la wilaya. Le festival touchera aussi la wilaya de Ouargla à près de 200 km. L'autre particularité est cette ambiance très spéciale créée par l'événement de l'heure, à savoir les qualifications pour la Coupe du monde de football. En effet, jury, public, organisateurs, animateurs et même la troupe folklorique Asala qui a animé l'ouverture, se sont tous transformés en supporters. En chœur, ils ont parié pour la victoire en pronostiquant 3 buts – en montrant 3 doigts – durant le match de ce soir contre les Burkinais. Le représentant de la ministre de la Culture, Samir Belahouel, a noté que le festival local de Ghardaïa, a nettement amélioré sa performance d'année en année «ce qui donne une preuve claire de l'importance de sa dimension locale et nationale, voire mondiale. On veut qu'il soit une chance pour l'amélioration du mode musical et artistique local authentique». Le nouveau wali Mohamed Djemaa a applaudi ce festival qui joue un grand rôle dans la promotion de la culture locale héritée. «Nous encourageons toute volonté capable de faire revivre l'héritage culturel local comme ce festival qui permet de dévoiler des talents et la préservation de la musique et du chant de la région qui peut s'étendre à l'échelle nationale, voire mondiale», a-t-il souligné dans son discours d'ouverture. La rude compétition entre les 14 troupes et artistes en solo, sera chapeautée pour le volet musical par un jury de professionnels. A savoir Belaïd Tagrawla, Hamou Zitani (de l'association Itrène M'zab), Hamdate Boumedienne (musicien et plasticien), Hakim Lemdani (directeur artistique et chef de l'orchestre national de la radio nationale), Moussa Ben Oudina (Professeur de musique) et Youcef El-Asakeur (producteur radio et chercheur dans le chant mozabite). Le commissaire du festival, Zouhir Ballalou, estime que cette actuelle édition sort de l'ordinaire «premièrement elle s'est déplacée de la salle de cinéma de la ville vers le théâtre de verdure. Ce qui a permis de satisfaire un public plus important devenu mélomane et dont un grand nombre restait auparavant dehors vu l'exiguïté de la salle. En outre, nous avons voulu que l'actuelle version puisse toucher les localités les plus reculées et sortir du territoire de la wilaya vers Ouargla qui a une richesse musicale mozabite et amazighe». Tout en clamant ‘1, 2, 3 Viva l'Algérie», le public s'est régalé avec cette soirée variée. Commentant la chaleureuse ambiance lors du programme d'ouverture de la manifestation culturelle, le directeur artistique du festival Hakim Lemdani nous a dit : «C'est la route droite. Elle part d'Alger avec le passage de l'artiste chaabi El-Hadj Ahmed Zaïdi, puis passe par Beriane à travers la troupe mozabite ‘'Itrane'' pour atteindre l'Ahaggar avec la troupe Imerhane Natezreft.» Le festival se déplace aujourd'hui vers Ménéa à 275 km de Ghardaïa pour des spectacles et voir le match. Pour rappel, le festival local du chant et de la musique locale, est organisé par la direction de la culture de la wilaya de Ghardaïa sous le patronage du ministère de la Culture. Cette présente édition, inaugurée par le nouveau wali Mahmoud Djemaa, s'étalera jusqu'au 23 novembre. - Le festival, selon le chargé de l'animation et de l'information, Mokhtar Bahnas, se veut un espace de promotion du chant local et mozabite et la découverte de nouveaux talents ainsi que la préservation d'une richesse culturelle locale. Le festival verra la tenue d'une conférence-débat sur le poème patriotique dans le chant amazigh à la radio locale de Ghardaïa. La soirée animée par Cheikh Ahmed Zaïdi, l'élève du Cardinal Cheikh M'hamed El-Anka, la troupe Itrane de Beriane et Imerhane Natezrifte de Tamanrasset, était dédiée à la mémoire des regrettés artistes Ahmed Bendafa et Mohamed Ramdane. Ce dernier, selon son fils aîné Omar, dit Boukala, chantait en arabe le chaabi, le hawzi et le marocain en s'accompagnant de son banjo. «Il était très sollicité lors des fêtes de mariage à partir des années 60, jusqu'en 80. Mais très rarement sollicité dans les manifestations officielles avant son décès en 1992. Il a été oublié.» Un concours de poésie sur le chant patriotique en mozabite, sera organisé en marge du festival sous l'égide du jury composé des poètes Fekhar Abdelouahab et Salah Tirichine avec la participation de 6 jeunes poètes (Karima Bekkouche, Kassi Ousalah Abdelouahab, Youcef Lassakeur, Saïd Boukraa, Loulouate El djanoub et Mustapha Alouani).