Voyage - Le spectacle et la découverte étaient au rendez-vous du 4e festival international des arts de l'Ahaggar. Cette 4e édition a été marquée par une programmation musicale de qualité et un intérêt toujours plus grand du public de Tamanrasset qui s'est déplacé par milliers aux ateliers, espaces d'exposition et spectacles. Des colonnes de véhicules n'ont eu de cesse, une semaine durant, de faire le trajet entre Tamanrasset et ses alentours, et le campement de Tidessi (10 km au nord de la ville), un site choisi pour dresser le campement du festival et la grande scène artistique qui a pu accueillir jusqu'à 8 000 personnes pour les spectacles donnés en soirée. A peine installé, le campement a connu une grande effervescence autour des ateliers de musique et danse africaine, contes et dessins : des activités au programme du Fiataa à chaque édition et devenus désormais familiers aux enfants de Tamanrasset. L'atelier de calligraphie en Tifinagh a attiré beaucoup de visiteurs curieux de voir le travail de Smail Metmati, un artiste peintre qui exploite le caractère tifinagh dans ses toiles. Les visiteurs du campement étaient également nombreux à s'intéresser à l'artisanat local et aux troupes de musique traditionnelle (Imzad et Tindé), contrairement à l'espace de projection élaboré avec le Festival du film Amazigh quelque peu boudé en raison des mauvaises conditions de projection. Même cette 4e édition du festival des arts de l'Ahaggar a souffert de contretemps, les organisateurs ont tenu leur promesse d'offrir au public de Tamanrasset le spectacle annuel tant attendu, et celui-ci n'a pas manqué d'être présent en nombre, malgré l'éloignement du site. Contraint de changer de site à deux jours de son ouverture et en dépit de l'annulation du Jamaïquain, Max Roméo, le Fiataa a tout de même réussi à attirer de grands noms de la scène musicale du Sahel dont certains se produisaient pour la première fois en Algérie. Le groupe malien «Super rail band de Bamako», à l'origine de la réputation de Oumou Sangaré, ainsi que le chanteur et musicien burkinabé Abdoulay Cissé, qui s'inspirent tous deux de la tradition musicale mandingue ont foulé la scène algérienne pour la première fois. Les musiques traditionnelles de l'Ahaggar et du nord du Mali et du Niger étaient elles aussi au cœur de cette grande fête avec des noms comme Khaira Arby, la source d'inspiration des musiques maliennes, le groupe «Tartit» (Union), incarnation de l'authenticité de la musique targuie ainsi que les Nigériens «Etran Finatawa» (Les étoiles de la tradition), brassage musical des cultures targuie et woddabe. - Véritable phénomène de société, le style Assouf porté par des sonorités de guitare électrique singulières et un rythme proche du blues, le genre le plus pratiqué par les artistes de la région, a reçu les faveurs des festivaliers. Pas une seule soirée ne pouvait se dérouler devant le public de Tamanrasset sans que l'Asssouf de la région, de In Guezzam ou de Djanet ne soient présents sur scène, depuis le succès fulgurant de groupes comme Tinariwan, Tartit ou Badi Lalla, la mère «spirituelle» des «Ishumar». Le 4e fiataa qui a pris fin lundi tard dans la soirée avec une «Jam session» rassemblant plusieurs artistes des groupes participants, projette de poursuivre ses activités sur l'année, avec la programmation prochaine de colloque et des résidences d'artistes à Tamanrasset pour comédiens amateurs.