Pratiques - Un pays, comme le Maroc, qui ne dispose d'aucune ressource naturelle et ne vit que grâce au tourisme et au cannabis, se voit contraint d'aller chercher des richesses ailleurs, quitte à les spolier. C'est dire que le premier enjeu, entre autres est bel et bien économique. Le Sahara occidental possède les eaux parmi les plus poissonneuses du monde avec de nombreuses espèces très recherchées : crevettes, céphalopodes, thons, sardines et crustacés. Cette richesse halieutique a suscité la convoitise des armateurs européens, notamment espagnols, qui ont cherché à acquérir des droits de pêche dans les eaux des pays tiers pour compenser la diminution des ressources halieutiques dans l'Union européenne. Des accords de pêche ont été signés par l'Union européenne avec de nombreux pays. L'accord UE-Maroc était le plus important avec des compensations financières d'un montant de 500 millions d'euros dont le Maroc se sert pour acheter de nouveaux équipements militaires pour renforcer le mur de défense et réprimer le peuple sahraoui. Ces fonds européens tombent également dans la poche de nombreux Marocains, notamment des chefs militaires qui ont «investi» dans le secteur de la pêche. Une étude publiée récemment vient le confirmer et vient de révéler que la spoliation des richesses naturelles au Sahara occidental par les autorités marocaines, avec la complicité de sociétés européennes, dépassait les 100 %, notamment en matière de pêche. «Le Maroc vient en tête des pays arabes et africains en matière de pêche, toutefois 72 % des ressources halieutiques sont pêchées par les navires marocains dans les eaux territoriales sahraouies», a indiqué l'ingénieur sahraoui, le Dr Ghali Zoubir, spécialiste en géologie et en pétrochimie dans une étude rapportée par l'Agence de presse sahraouie (SPS). L'étude fait également état d'une exploitation «effrénée» des ressources halieutiques sahraouies par l'administration de l'occupation marocaine. La quantité de poissons pêchés dans la région de Rio de Oro dépasse de 13 fois celles extraites par l'Espagne en 1975 dans les eaux territoriales sahraouies. La moyenne d'exploitation des ressources halieutiques a dépassé 122 % entre 2000 et 2004 générant au trésor marocain un profit de 2,3 milliards par an, a indiqué le spécialiste. Ajouter à cela l'exploitation illégale du phosphate sahraoui sachant que la dernière colonie africaine dispose d'un sol riche en phosphates (parmi les premiers producteurs mondiaux).