«L'homme est le seul mâle qui batte sa femme. On peut donc en déduire que l'homme est le plus brutal des mâles... A moins que la femme ne soit, de toutes les femelles, la plus insupportable.» Georges Courteline «Bats ta femme chaque matin ! Si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait.» Anonyme - Les femmes battues sont aussi nombreuses dans les pays développés que dans les pays les plus arriérés. Ce phénomène qui doit, peut-être, relever plus de la psychiatrie que de l'humeur, n'existe que dans l'espèce humaine. Personne n'a jamais vu un âne, un bœuf ou un lion battre sa femelle. Le fait que l'homme soit généralement mieux constitué que sa délicate compagne doit y être pour quelque chose, puisqu'on sait que la lâcheté fait aussi partie de la nature humaine. L'homme qui bat sa femme est généralement assuré d'avoir le dessus. Cette brutalité peut aller de la gifle légère jusqu'à un massacre en règle avec coups de pied au ventre, voire jusqu'à l'utilisation d'arme blanche. Les cas de femmes admises à l'hôpital dans un état grave sont légion. Mais ce qui est encore plus ignoble est le fait, assez répandu chez nous, de se vanter d'avoir battu sa femme, sa sœur ou sa maîtresse. Que n'a-t-on vu ces matamores exhiber sur leurs lieux de travail leurs poings écorchés à force d'avoir trop cogné et se vanter, à qui veut les entendre, que chez eux, la femme n'a pas à broncher ! Battre sa femme est, dans leur petite tête, l'apanage de la virilité et même de l'honneur. Mais plus que dans les ménages, c'est dans les établissements de la nuit que les femmes sont battues, parfois à mort. C'est quasiment systématique. Dans tous les cabarets, discothèques et autres «gasbathèques», les filles de la nuit qui y officient, sont souvent l'objet d'une prise en main ou d'une correction. La prise en main consiste, pour le fier à bras, à donner une leçon à la fille que celui-ci prend sous sa «protection», en la frappant de manière très brutale, parfois jusqu'à l'hospitalisation. Pour l'imprégner des règles du milieu et lui inculquer la loi du silence. La correction consiste à rappeler de temps en temps à la fille qui est le maître, même si elle est très docile et très obéissante. Il faut bien montrer aux autres combien on est brave et fort. Ces pratiques très répandues, sont quasiment tolérées par les services de sécurité, qui disent ne pas pouvoir agir sans plainte des victimes. Après cela, allez dire à ces pauvres malheureuses qu'elles vivent dans une société civilisée !