Action - Plusieurs associations féminines ont réclamé, hier, l'adoption et l'application d'une loi spécifique aux violences à l'encontre des femmes pour les protéger. Il s'agit de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF), Réseau wassila/ AVIFE, l'association Femmes en communication (FEC), l'Association algérienne pour la planification de la famille (AAPF), Bnet el Kahina, Rachda, des femmes sportives et bien d'autres. Ces associations ont organisé une marche au Village africain de Ben Aknoun sous le slogan. «Marchons ensemble contre les violences». Cette marche a pour but de dénoncer la violence faite aux femmes et réclamer une législation spécifique. Celles-ci réclament une loi claire et des peines strictes à l'encontre des agresseurs. Prenant la parole en marge de cette marche, les représentantes du réseau Wassila ont réitéré leur appel pour trouver des mécanismes à même d'enrayer et de contrecarrer ce fléau qui prend des proportions alarmantes en Algérie. «Nous lançons un appel pressant en direction des pouvoirs publics pour la mise en place d'une loi-cadre pour la protection de la femme contre tous types de violences», a recommandé Mme Dalila Djerbal, juriste et membre du réseau Wassila. La loi proposée à l'APN en 2012 doit être débattue par les membres parlementaires, ajoute-t-elle. «Depuis 2012 rien n'a bougé. «Il faut donc mettre en place un cadre juridique pour que la violence soit considérée comme un délit et ce, pour mettre un terme aux crimes que subissent les femmes», a ajouté, pour sa part, le Pr Fadhila Chitour de l'AVIFE (Association d'Aide aux victimes de violence femmes et enfants). Elle a ajouté : «Certes la violence conjugale est universelle, mais faisons, ensemble, en sorte que ses conséquences désastreuses sur des femmes et des enfants soient le moins pénibles, possible.» Abondant dans le même sens, les membres de l'Association algérienne pour la planification familiale ont estimé que «la législation actuelle ne protège pas assez les femmes parce que les rares articles visant directement les violences à l'égard des femmes sont dispersés dans le code pénal devenant ainsi inopérants». Cette marche pacifique a été organisée à la veille de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes qui coïncide, chaque année, avec la date du 25 novembre. Une marche qui a également pour but d'inciter les femmes à briser le silence. «Nous ne devons pas accepter la maltraitance, les humiliations et les crimes commis contre les femmes», a soutenu Salima Sahraoui Bouaziz, moudjahida. «Nous devons répondre massivement à l'appel des associations féminictes pour espérer qu'un jour les violences à l'encontre des femmes ne soient plus entourées de silence...et que les femmes osent dénoncer leurs bourreaux.» 7 000 femmes violentées en 2013 Soumia Salhi, féministe, revient sur les chiffres alarmants du fléau. Ainsi pour 2012 la Gendarmerie nationale signale 5797 coups et blessures, 261 femmes tuées, 297 viols et 329 attentats à la pudeur. 46% des agressions ont lieu à la maison ! Durant les neuf premiers mois de l'année 2013, les services de sécurité ont enregistré 7 000 femmes violentées, 200 viols et 27 femmes tuées ! Mme Dalila Djerbal, du réseau Wassila a affirmé en outre que 80 % des agresseurs sont les maris.