Accusations n Quelques jours après la clôture du séminaire régional sur l'intégrité dans le sport et la lutte contre le trucage, l'entraîneur Mohamed Henkouche déclenche une bombe. C'est à se demander si Henkouche a été inspiré par le séminaire organisé, la semaine dernière, à Alger. L'entraîneur a, en effet, choisi ce moment bien précis pour lancer une véritable bombe en accusant ouvertement en le nommant, sur la télévision privée El-Ajoua, le président du MCO, Youcef Djebbari, de lui avoir demandé d'arranger le résultat d'un match. Il s'agit de la rencontre de Coupe d'Algérie contre l'ESS, le 30 décembre 2011, à Oran où il fallait perdre en contrepartie des trois points que les Sétifiens laisseront en championnat ! Henkouche, qui dira détenir plusieurs autres révélations à faire, ira plus loin en citant le joueur Bengorine d'être dans la combine en ratant un penalty et en provoquant un autre pour l'ESS qui gagnera sur le score de 2 à 1. L'ex-entraîneur du MCO affirmera que face à cette «proposition indécente», il préféra rester à l'hôtel et ne pas être mêlé à ce genre d'affaire car il a toujours été un technicien intègre et honnête. Henkouche sera d'ailleurs limogé quelque temps après et se dit aujourd'hui prêt à témoigner devant Interpol s'il le faut. Interpol qui, faut-il le rappeler, était à Alger la semaine dernière où son représentant John Abbot, président du groupe de direction intégrité du sport, avait longuement disserté sur les moyens à mettre en place pour lutter contre ce fléau qui constitue une menace de plus en plus forte. Pour sa part, Mohamed Raouraoua avait déclaré en marge de ce séminaire que les instances du sport-roi «sont déterminées à combattre ce fléau et l'éradiquer par tous les moyens, avec la contribution des autorités compétentes». Faut-il, alors, s'attendre à ce que la Fédération s'autosaisisse de cette affaire, car il s'agit bien d'une vraie bombe, pour faire toute la lumière, d'autant qu'il s'agit de révélations publiques et directes avec citation des coupables ? Ou laissera-t-on passer l'orage en faisant le dos rond pour ne pas trop remuer le couteau dans une plaie déjà pourrie ? Quelles seront les réactions de Djebbari, de Bengorine et des dirigeants sétifiens ? En attendant la réaction des uns et des autres, le président Raouraoua avait été interrogé sur l'autre affaire, celle opposant le CAB à la JSS, mais sa réponse a été simple et courte : «Les instances du football attendront le verdict de la justice avant de se prononcer». Les révélations de Henkouche méritent, en tout cas, l'ouverture d'une véritable enquête, et pourquoi pas châtier les coupables car cela dissuadera d'autres ripoux de sévir comme ils le font dans le milieu du football algérien où la corruption et le trucage des résultats des matchs ne sont pas une vue de l'esprit, mais une triste réalité. A Salah-Bey