Encadrement Les banques sont souvent citées comme le principal facteur de blocage dans le développement de l?investissement. Pour avoir une idée sur l?ampleur du crédit accordé aux particuliers par le Crédit populaire d?Algérie (CPA), nous avons demandé à M. Metref, directeur des crédits spécifiques et aux particuliers, de nous dresser l?état des lieux au sein de cette banque. D?emblée, notre interlocuteur affirme : «Rien que pour prendre en charge les opérations de gestion inhérentes à ce créneau, nous avons créé 3 directions régionales et plus d?une centaine d?agences sont concernées.» «L?activité crédit est chapeautée par un directeur général adjoint, cadre dirigeant de la banque, et est gérée par trois directeurs du crédit.» Ainsi, selon lui, tout ce qui est relatif au crédit dans l?industrie et les services est géré par une direction propre. C?est le cas aussi de tout ce qui est bâtiment, travaux publics, hydraulique, promotionnel, minier et infrastructures sanitaires et hôtelières. L?emploi des jeunes et les professions libérales sont, quant à eux, régis par une structure semblable. Alors, pourquoi l?engouement pour tous ces types de crédit ne semble pas comparable à celui observé dans le crédit à la consommation, particulièrement le crédit automobile ? Pour M. Metref, «ce sont deux populations différentes, donc deux besoins différents», d?ailleurs, ajoute-t-il, «toutes banques publiques confondues, il doit y avoir en Algérie un total de 300 000 crédits, alors que le crédit automobile ne doit pas dépasser lui les 40 000». Pourtant, les banques sont souvent citées comme le principal facteur de blocage dans le développement de l?investissement, donc ne contribuent pas à l?atténuation du chômage. Pour le directeur du crédit au CPA, «les premiers dossiers de financement bancaire sont déposés en 1998, six ans plus tard, les banques ont financé pas moins de 56 000 dossiers, avancé 67 milliards de dinars et contribué ainsi à la création de 123 000 postes d?emploi». C?est peu par rapport à la demande, mais c?est beaucoup compte tenu de la date récente de lancement des différents dispositifs d?emploi. Tout ce dont est certain ce responsable du CPA, «c?est qu?il y a seulement 30% d?avis défavorables du total des demandes de crédit». Quant aux critiques relatives au rôle des banques dans l?avancement des dossiers, M. Metref s?est inscrit en faux contre ces appréciations en clamant : «Sachant que tout dossier (de crédit) est adossé à 70% au financement bancaire, il faut laisser les banques penser ce genre de dispositif.» Pourquoi ? Selon lui, comme ces «structures sont des organes de l?Etat, elles pensent le problème du chômage sur le plan social avant tout».«Nous, nous le pensons sur le plan économique», c?est-à-dire en termes de rentabilité financière. Autrement dit, même si le phénomène du chômage déborde sur le social, sa solution, du moins selon notre interlocuteur, ne peut être qu?économique à travers cette politique d?octroi de crédits cadrés. Et cette règle pourrait être étendue aux autres demandes sociales de la population.