Egypte/ projet de constitution Le projet de nouvelle Constitution en Egypte a été adopté hier, dimanche, avant un référendum pour son approbation, et confère à l'armée des pouvoirs importants. Il prévoit que ni le Parlement ni le gouvernement n'auront de droit de regard sur le budget de l'armée, comme c'est déjà le cas depuis une quarantaine d'années. Des tribunaux militaires pourront juger des civils qui s'en seraient pris à leur institution. Enfin, la nomination du ministre de la Défense devra se faire durant huit ans avec l'accord du Conseil suprême des forces armées (CSFA). Le projet de nouvelle Constitution sera ensuite soumis au chef de l'Etat par intérim Adly Mansour, puis au suffrage populaire probablement fin décembre ou début janvier. Dans le même temps, des manifestants pro-Morsi, qui manifestaient sur l'emblématique place Tahrir au Caire pour la première fois depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet, ont été dispersés dans l'après-midi par la police à coups de gaz lacrymogènes. Des heurts ont éclaté, hier, au Caire, entre des habitants et la police, après qu'un policier eut tué par balle un étudiant, ont indiqué des responsables des services de sécurité. L'étudiant a été abattu par le policier, après une querelle entre les deux hommes dont les voitures étaient entrées en collision dans le quartier d'Amiriya, dans le nord de la capitale, selon ces sources. Les habitants du quartier, où l'étudiant habitait, ont ensuite entouré le poste de police, donnant lieu à des heurts, ont rapporté les responsables de la sécurité et des médias officiels, qui ont précisé que des tirs avaient été entendus. Libye/ attentat Un officier de l'armée libyenne a été tué par balles hier, dimanche, à Benghazi, dans l'Est libyen où des dizaines de personnes ont manifesté à Derna contre l'extrémisme et l'insécurité. Selon le porte-parole des services de sécurité à Benghazi, «des inconnus ont tiré à l'arme automatique en direction du militaire Salah Fradj al-Dursi, provoquant sa mort et blessant son fils» qu'il emmenait au lycée. Plus à l'est, à Derna, fief d'islamistes radicaux, des dizaines d'habitants ont bloqué, hier, plusieurs routes, incendié des pneus et appelé à la grève pour mettre fin à l'anarchie dans la ville, selon des témoins et un responsable local. Experts libyens et étrangers attribuent régulièrement les attaques menées dans l'Est libyen à des groupes islamistes, dont Ansar Asharia, mais les autorités n'osent pas accuser directement ces groupes lourdement armés, par crainte de représailles, selon ces experts. Liban/ violences Trois personnes ont été tuées, hier, dimanche, dans des violences confessionnelles à Tripoli, dans le nord du Liban, portant à neuf le bilan des morts en 24 heures dans ces troubles liés au conflit en Syrie voisine. Selon une source de sécurité dans cette principale ville du nord du pays, un tireur embusqué a abattu deux hommes qui circulaient à bord d'un camion dans le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh et un soldat en permission. Des échanges de tirs se sont poursuivis tout au long de la journée. Ces nouvelles victimes font suite à de violents combats qui ont opposé, samedi, et pendant toute la nuit, les habitants du quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, favorable à la révolte contre le régime syrien, et celui de Jabal Mohsen, fief des alaouites acquis au président Bachar al-Assad. Six civils dont un adolescent avaient péri dans les violences de samedi et une femme blessée est morte hier. En deux jours, 49 personnes ont été blessées, dont onze soldats.