Colère - Une liste contestée de logements attribués dans le cadre du programme national de Résorption de l'habitat précaire (RHP), a fait sortir, hier, les habitants de Hellouane dans la rue. Ces derniers ont même bloqué la RN26 reliant Béjaïa à Bouira, Cette action a fortement perturbé le trafic automobile sur cet axe routier, déjà congestionné par la densité du trafic auquel il est quotidiennement soumis (plus de 30 000 véhicule/jour). «Cela fait une demi-heure que je suis à l'arrêt et il n'y a aucune possibilité pour sortir de la file», fulmine Yacine, gérant d'une unité d'agrégats dans la région, «pris au piège» à Maâla, à mi-chemin entre Sidi-Aïch et Takerietz mettant en cause ce phénomène de blocage des routes par des citoyens qui «prend des proportions alarmantes», souligne-t-il. Pour sa part le chef de daïra d'Ifri-Ouzellaguène, a qualifié cette protestation de «totalement injustifiée», soulignant que «la liste rendue publique n'est pas définitive et ne comprend qu'un listing nominatif de ceux dont nous détenons toute l'information» relevant que pour le reste des dossiers, «le travail a été confié à un comité de quartier, censé compléter autant les dossiers que l'information sur les demandeurs de ce type de logement». «Il y a juste un problème d'interprétation de la démarche», dira-t-il. La daïra d'Ifri Ouzellaguène a bénéficié depuis la mise en œuvre de ce programme RHP d'un lot de 620 logements, dont 180 sont achevés et 90 sont sur le point d'être attribués. Ce programme est destiné aux habitants de 5 quartiers précaires, dont l'un dans la localité de Hellouane. Cependant cela semble insuffisant vu le nombre de mouvements de protestation enregistrés ici et là, car les Béjaouis ne sont pas à leur première action de protestation en procédant comme «ultime recours» à la fermeture à la circulation de la RN 26. Le 22 octobre dernier, le trafic routier avait été complètement paralysé à El-kseur précisément par un groupe d'habitants du village d'Amsiouene, dans la daïra de Timezrit, (35 km à l'Ouest de Béjaïa), qui réclamaient l'amélioration de leur cadre de vie. Les manifestants qui exigeaient, entre autres, l'amélioration de leur cadre de vie, notamment le bitumage de la route conduisant à leur village situé sur les hauteurs, l'alimentation en eau potable (AEP), l'assainissement et la connexion au réseau public de distribution de gaz naturel, ont dû, pour ce faire, bloquer la chaussée avec des objets hétéroclites, provoquant irrémédiablement la congestion du carrefour. Des milliers d'automobilistes avaient ainsi été pris au piège, dont quelques téméraires n'ont pu se dégager qu'en empruntant des pistes et des voies détournées, pour poursuivre leur route ou faire demi-tour. Béjaïa est la région qui a connu le plus grand nombre de mouvements de protestation durant l'année 2012, selon un bilan établi récemment par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).