Intervention - Une conférence a été animée, mardi, à la bibliothèque Dar el Aniss de Aïn Benian (Alger) par le Moudjahid Si Djamel Ahmed Bennai à l'invitation du bureau de Aïn Benian qui dépend de la wilaya 4. Le moudjahid, qui a contribué à l'organisation des manifestations du 11 Décembre 1960 dans la région de Birkhadem et Bir Mourad Raïs, a relaté les faits en détails devant des moudjahidine et des étudiants et lycéens de la ville. Ces faits sont également bien détaillés dans son livre intitulé «Le sang de la liberté ; mémoires d'un combattant de l'ALN» ; édité en 2012. Si Djamel nous dit en marge de sa conférence : «J'ai voulu donner une idée aux jeunes étudiants et lycéens, des sacrifices consentis par leurs aînés durant la Lutte de Libération nationale. Nous sommes les acteurs du déclenchement de ces manifestations dans l'Algérois» et d'ajouter : «Nous avions saisi l'occasion offerte par l'ennemi, dont un officier de l'armée française pour mobiliser le peuple. Le martyr Boualem Rochai, un jeune de Belouizdad ex-Belcourt dit Si Zoubir avait donné des instructions pour l'achat de tissus rouge, blanc et vert le 10 décembre pour en faire, grâce aux femmes couturières, des drapeaux», se rappelle-t-il. Sur l'impact de ces manifestations, il précise que cette journée mémorable avait donné de l'espoir aux patriotes algériens à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Algérie. Elle avait remonté le moral de nos militants des villes et les campagnes et des moudjahidine dans les «djebels». Si Djamel est remonté aux origines de ces manifestations dans son livre. «Le 9 décembre 1960 le général De Gaulle était venu en visite à Aïn Témouchent pour rappeler aux Algériens son dernier discours pour une Algérie algérienne. Ce qui a révolté les pieds noirs et tous les partisans de l'Algérie française. Ces derniers ont organisé le lendemain des manifestations contre De Gaulle dans les quartiers d'Alger.» Et de poursuivre : «Pour contrer ces manifestations, un capitaine de la Section administrative spécialisée (Sas) pro-Gaulliste qui n'aimait pas les pieds noirs, avait demandé à un groupe de jeunes Algériens de manifester dans la rue de Lyon (actuellement Belouizdad ex-Belcourt),en scandant des slogans, tels que : «Vive l'Algérie algérienne», «Vive De Gaulle»... «Naturellement les jeunes ont commencé à manifester anarchiquement. Si Zoubir a alors ordonné aux militants de réagir rapidement et a pris la décision d'organiser le lendemain, 11 décembre, de grandes manifestations. Il a pu faire passer le mot d'ordre aux jeunes militants de sillonner les principaux quartiers pour appeler la population à sortir dans les rues munie de l'emblème national.» Le 12e homme - Au-delà de ses souvenirs, le moudjahid El-hadj Gherbi Mahfoudh Mohamed a voulu nous apporter une mise au point, en marge de la conférence, en rendant hommage aux étrangers dont des Français qui ont contribué à la révolution. «L'équipe nationale compte 11 joueurs. Mais il y a un 12e homme prédominant : l'arbitre. Concernant notre glorieuse Révolution, on ne parle pas assez de notre 12e homme, qui est le peuple algérien.»