«Bouffée d'Art», une nouvelle galerie privée inaugurée samedi à Alger, accueille, jusqu'au 4 janvier 2014 pour sa première exposition, seize artistes peintres algériens représentant de deux générations de plasticiens. Située à Ben Aknoun, dans l'ouest d'Alger, cette galerie, qui abrite depuis trois ans des ateliers d'art plastique pour femmes, accueille pour son exposition inaugurale des œuvres récentes de peintres algériens reconnus, comme Souhila Belbahar et Salah Hioun, aux côtés de réalisations de jeunes artistes. Dans une cité résidentielle d'Alger, cette galerie à l'espace modeste, agencé sur deux étages, a été ouverte pour répondre à «l'engouement» d'un certain public pour les arts plastiques, une réalité qui contraste avec le manque d'espaces qui y sont consacrés, explique la gérante de la galerie Djazia El-Mokhfi. D'une grande diversité de styles (figuratif, abstrait) et de techniques (aquarelle, huile, technique mixtes, etc.), les tableaux exposés offrent une vision riche de la peinture algérienne moderne, portée par des artistes qui ont été unanimes à saluer l'initiative de Mme El-Mokhfi. A l'exemple du célèbre peintre, Salah Hioun, présent avec les deux portraits, ‘Chapitre du Temps' et ‘Méditation', qui salue «une initiative louable» pour l'art et les artistes, dans une société de plus en plus «menacée» par les méfaits du consumérisme, estime-t-il. Celui que l'on considère comme le digne héritier de M'hamed Issiakhem déplore, par ailleurs, «le manque d'encouragement» dont souffrent les particuliers qui souhaitent ouvrir des galeries et qui pourraient prendre la forme d'«aide fiscale» sur les ventes des tableaux pour les galeristes. De son côté, le jeune peintre, Abdelghani Rahmani, qui expose deux toiles à l'huile à l'esthétique variant entre des thèmes urbains et des signes du patrimoine culturel algérien, voit, dans cet espace, une aubaine pour les artistes débutants, surtout que «ces derniers, peu connus et donc peu vendeurs, ne sont pas toujours sollicités pour des expositions», regrette-t-il. Il rappelle également l'exigence académique que nécessite le métier de galeriste, une formation pas toujours à la portée des investisseurs privés, alors que «l'argent manque (souvent) à ceux qui possèdent le savoir», ironise-t-il.