Résumé de la 6e partie - A 15h 48, les membres d'équipage doivent envisager l'impensable : dans quelques minutes, ils vont devoir tenter de poser un avion de 165 tonnes privé de commandes de vol. La vie des 285 passagers est entre leurs mains. Les pilotes doivent s'aligner pour la trajectoire d'approche finale. Dany Feetch va tenter de diriger l'appareil tout en contrôlant sa descente avec les seules manettes de gaz et en tenant compte que l'avion ne peut effectuer que des virages à droite. La manœuvre consiste donc à faire une série de boucles en espérant qu'au sortir de la dernière, l'avion sera face à la piste. Les chances de réussite sont minimes. A 15h 50, la responsable des agents de bord, Jeanne Brownlord, répète une dernière fois les consignes de sécurité. «La vie des passagers était entre nos mains. On aurait entendu une mouche voler», raconte-t-elle. Jeanne s'occupe particulièrement des quatre enfants trop jeunes pour avoir un siège. Il n'y a pas à l'époque de consignes officielles à ce sujet. Mais la procédure de United Airlines prévoit qu'en cas d'atterrissage d'urgence, les adultes maintiennent les jeunes enfants au sol. Jeanne doute du bien-fondé de cette procédure, mais elle respecte les consignes. «J'en ai encore des frissons aujourd'hui. Quand je me souviens que j'ai dit à des passagers, à des parents, de maintenir leurs jeunes enfants couchés au sol», raconte-t-elle. A l'approche de Sioux City, les quatre hommes dans le cockpit ont parfaitement conscience de l'enjeu. «296 vies sont entre vos mains. Jamais je ne me suis senti autant responsable de toute ma vie», rapporte le commandant. Privé de ses freins, l'avion a besoin de la plus grande longueur de piste possible. C'est pourquoi les contrôleurs aériens lui affecte la numéro 31. Avec ses 2 700 mètres, c'est la plus longue de Sioux City. A 15h 52, Dany Feetch entame la dernière boucle. Il sait que l'avion endommagé ne pourra jamais reprendre de l'altitude pour une deuxième tentative. «ça y était. Il fallait qu'on se pose sur cette piste du premier coup», raconte-t-il. A la sortie de la dernière boucle, les pilotes sont soulagés de découvrir droit devant eux l'aéroport de Sioux City. Le seul petit problème, c'est qu'ils ne sont pas en face de la bonne piste. C'est la piste 22 qui leur fait face. «Cette piste était devant nous. On manquait de temps et d'altitude. Donc on y est allé», raconte Dany Feetch. (A suivre...)