Résumé de la 5e partie - Le DC10 se met à voler de manière aléatoire et incontrôlable. Les pilotes ont l'impression de se trouver sur un grand huit aérien. En sentant les soubresauts de l'avion Debby Mc Kelby, commence à craindre pour sa vie... A 15h 26, le commandant convoque la responsable des agents de bord dans le cockpit. «Quand j'ai ouvert la porte, j'ai senti toute cette tension. C'était la pire situation possible», raconte-t-elle. Le commandant l'informe qu'elle doit préparer les passagers à un atterrissage d'urgence. «En arrivant en première classe, je ne pouvais regarder personne dans les yeux. J'avais peur que les gens ne lisent la peur dans les miens», raconte-t-elle. En classe économique, Dany Feetch, instructeur de vol sur DC10, rentre chez lui après une séance de formation. Il sait que l'heure est grave et propose son aide. A 15h29, ce qu'il découvre dans le cockpit, le glace d'effroi. «Les deux pilotes étaient aux commandes et tous les deux avaient les muscles des avant-bras bandés par l'effort. Leur articulations blanchissaient sous la pression», raconte-t-il. En tant qu'instructeur expérimenté, Dany Feetch est rompu à toute éventualité. Pourtant, il n'a encore jamais rien vu de pareil. «J'étais abasourdi. C'était du jamais-vu. Il n'y a pas de procédures d'urgence en cas de perte du circuit hydraulique. Ma première pensée pour être honnête était de me dire que j'allais mourir cet après-midi-là», ajoute-t-il. Le commandant informe ses passagers que l'avion allait atterrir en urgence à Sioux City. La vie de 296 personnes est en jeu. Les pilotes font face à un incroyable défi : poser l'appareil sans qu'il s'écrase. Dany Feetch aide du mieux qu'il peut. «J'ai demandé au commandant s'il voulait que je m'occupe des manettes des gaz, et il m'a dit : ‘'Allez-y''.» Il le remplace donc aux manettes. Les seules commandes qui fonctionnaient encore. Elles permettent d'effectuer un semblant de pilotage. Mais l'avion ne peut toujours que tourner à droite. «Pour moi Dany était le quatrième membre d'équipage, car il était prêt à nous aider du mieux qu'il pouvait», raconte le commandant Ayns. A 15h 48, le DC10 est à 12 minutes de l'aéroport de Sioux City. Et il perd dangereusement de l'altitude. Les pilotes doivent, dès lors, envisager l'impensable : dans quelques minutes ils vont devoir tenter de poser un avion de 165 tonnes privé de commandes de vol. La vie des 285 passagers est entre leurs mains. (A suivre...)