Résumé de la 3e partie Ali, qui souffre de terribles maux de tête, a pris une tisane prescrite par la rebouteuse du village. Il sombre dans l'inconscience, une inconscience qui fait croire à ses parents qu'il est mort. Les filles accourent ainsi que les voisins les plus proches. ? Mon fils ! Mon fils ! continue à hurler Kheïra. Belkacem, lui, est debout devant le lit, silencieux, le visage livide. Il n'arrive pas à croire que son fils est mort. D'autres voisins arrivent. L'un d'eux s'approche d?Ali, le touche, pose son oreille sur sa poitrine et murmure : ? Il est mort. Les filles de Kheïra, réalisant ce qui se passe, se mettent à crier. Des femmes pleurent. Pendant un long moment, c'est la confusion totale, mais des hommes, des proches de la famille, parviennent à rétablir un peu d'ordre. On fait sortir les femmes de la chambre et on les parque dans une autre pièce. ? Belkacem, dit un homme, du courage ! Vous n'êtes pas les seuls à être éprouvés par la mort ! ? C'est si inattendu, dit le malheureux. ? La mort est toujours inattendue ! De toute façon, on ne peut rien faire. C'est la volonté de Dieu. On envoie des enfants informer les parents habitant dans les villages voisins et on prépare la veillée funèbre. Des tolba vont venir d'une zaouïa pour la récitation du Coran. Comme c?est de tradition, les voisins se chargeront de faire manger les gens qui vont affluer. En moins d'une heure, la cour de la maison est pleine de monde. Pour le moment, les femmes sont parquées dans les chambres, mais, tout à l?heure, elles pourront aller dans la pièce où se trouve le corps du défunt. Kheïra s'est un peu calmée, mais elle n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. ? Il avait très mal à la tête, explique-t-elle aux femmes qui l'entourent, puis il a pris une tisane et la douleur a disparu... ? Ce mal, dit une vieille, c'est le mal de la mort... Elle lui a laissé un peu de répit puis elle est revenue le prendre ! ? La mort est une traîtresse, dit une autre. ? Mais on ne meurt pas d'un mal de tête, dit une troisième femme. Et si c'était la tisane de la rebouteuse qui l'avait tué ? ? La rebouteuse, proteste une femme, est très expérimentée ! Elle connaît toutes les plantes et leurs effets ! Quand elle prescrit quelque chose, elle n?omet pas de faire des recommandations précises ! ? C'est vrai, elle a raison, ce n'est pas la tisane qui l'a tué ! ? C'est al adjel, le terme de la vie, fixé par Dieu Tout-Puissant ! ? Oui ! Oui ! c'est al adjel d?Ali qui est arrivé ! Kheïra se mit de nouveau à se lamenter et à pleurer... Quand les tolba arrivent, on fait taire tout le monde. Il y a un moment de silence puis la psalmodie s'élève... Les tolba se sont mis en cercle autour d?Ali, figé dans une parfaite immobilité. (à suivre...)