Projection - Dans le cadre de l'atelier de création de films documentaires Bejaïa DOC, mis en place par Kaîna Cinéma et Cinéma et Mémoire , plusieurs jeunes gens et jeunes filles ont eu la possibilité de s'initier à la création de films documentaire. Ainsi, une jeune équipe de documentaristes ont vu leur vœu se concrétiser et sont venus présenter au niveau de l'espace Plasti leur travail cinématographique réalisé pour la première fois. Il s'agissait de sept courts métrages dont les thèmes englobent les questions sociales et humaines. Pour leur première création filmographique, les jeunes réalisateurs et réalisatrices ont tous touché un problème de fond avec une volonté de mettre à nu les manques, les attentes et l'espoir de la société algérienne. Même si cela n'est qu'une tranche de cette société, il n'en reste pas moins que les films documentaires visionnés hier sont le miroir qui reflète notre société. Chacun a apposé une empreinte particulière à son film par le biais de la caméra, son ressenti, sa réflexion, sa volonté également afin de rapporter par l'image le vécu des personnes filmées ou les caractéristiques des lieux. Une programmation appréciable, nombreuse. Il est impossible de tout commenter sauf par le biais d'extraits Au-delà des tâtonnements, des insuffisances de maîtrise dès lors que c'est leur première expérience, les jeunes réalisateurs méritent d'être encouragés vivement pour le produit de leur travail.. Ainsi en est-il pour Aïcha Messaadia et Razik Benallal qui ont respectivement réalisé Menthol et El havs amoqrane. On verra tour à tour et à chaque enchaînement différents documentaires, la part de la mémoire, de moments chaleureux, d'événements exceptionnels, de rencontres improbables. La voix des racines, à travers l'arbre symbole de continuité et de pacte signé entre le passé et l'avenir, s'entend dans Demain sera un autre jour ou Amek ara degrane woussane de Nabil Boubekeur et Amel Blidi. On retrouve également le volet réalité positive avec pour toile de fond des jeunes femmes en hidjab ou sans, libres de leurs mouvements, heureuses de vivre, sur la plage ou au volant de leur voiture dans Habit n'goulek de Fatima Dridi. La vie, n'ayons pas peur des mots, dans une favela d'Oran, Kouchet el djir a été filmée par Amine Boukraa . Le dénuement et la pauvreté avec tous les maux sociaux engendrés, gangrènent l'immense bidonville où, miracle, les habitants ont pour toute richesse la joie de vivre. La part maudite du bidonville est là, elle a son poids de misère , de marginalité, mais également son poids d'espérance. Marginaux également ceux qu'on appelle Les enfants du péché. Faire le deuil de ceux qui les ont mis au monde et abandonnés, voilà une tâche difficile pour ceux qui n'ont aucun point d'attache avec leur mémoire ancienne. Devenus marginaux, par la main du destin ces êtres écorchés vifs ouvrent leur cœur, face à la caméra, en quête de tendresse familiale. El-Yatim de Asma Guergour une recherche douloureuse des parents biologiques pour Mounia et Mohamed Cherif. La place de l'absent demeure une remontée dans le temps, les souvenirs et l'environnement familial Toujours présent de Nassim Aït Ahmed. Dans chacun des films apparaissent une émotion, un sens au futur, des questionnements ainsi que des scènes de belle humanité. Mention spéciale pour les organismes formateurs Le projet de formation de réalisateurs a été lancé au mois de septembre 2012 avec huit stagiaires issus de différentes wilayas. Le séminaire proposé par Béjaïa DOC, a été mis sur pied avec la collaboration étroite de Cinéma et Mémoire (Béjaïa) et Kaîna Cinéma (Paris). Le stage ayant pour objectif l'accompagnement à la réalisation de films documentaires de création s'est étalé sur une durée de 14 mois de perfectionnement. Au cours de cette période d'apprentissage 7 films ont été réalisés, dont un accompli en binôme. Cette nouvelle cuvée ira enrichir le catalogue de Béjaïa DOC à savoir : Yatim (Orphelin) (28 minutes) d'Asma Guergour. Tourné à Annaba, Akbou, Alger et Constantine. El Havs Amokrane (26 minutes) (La grande prison) de Razik Benallal. Tourné à Seddouk. Amek ara degrine wussan (Demain sera un autre jour) (20 minutes) de Nabil Boubekeur et Amel Blidi. Tourné à Alger, Sidi Kada (Mascara) et Melbou (Bejaïa) Menthol (23 minutes) d'Aïcha Messadia. Tourné à El Koléa et Alger. Toujours présent (24 minutes) de Nassim Aït Ahmed. Tourné à Bejaïa et Larbaâ Nath Irathen. Habit N'goulek (Je voudrai te dire) (20 minutes) de Fatima Dridi. Tourné à Alger. Kouchet El Djir (28 minutes) d'Amine Boukraa. Tourné à Oran.