Nouveauté - Selon nos informations, les cités de nos villes seront dotées d'îlotiers, qui agiront comme une police urbaine. Ils auront pour mission de veiller sur l'urbanité. Un point noir. Incontestablement, personne ne peut nier que le phénomène des gravats et des décombres est devenu courant dans les coins et recoins de nos villes et sur les axes routiers. Des sacs de caillasse, de pierres, des restes de briques, de carrelages et de parpaings sont pratiquement jetés partout. Ces déchets résultent principalement des travaux de construction inachevés ou des opérations de rénovation des maisons. Dans ce contexte, il faut dire que nos villes accusent un grand déficit en matière de culture urbaine. Les gens jettent partout, crachent partout, sans respect d'autrui, sans respect des lieux publics et de leur environnement. Lorsqu'il s'agit de refaire une partie de sa maison, l'Algérien ne fait pas appel aux professionnels pour effectuer les travaux et enlever les gravats qui en résultent. Il casse et reconstruit tout seul, en jetant les déchets près de chez lui, alors que la location d'une benne et le payement d'ouvriers pour se débarrasser des gravats et autres débris qui résultent des travaux d'aménagement effectués ne représentent en réalité rien par rapport à la facture de la construction. «Des responsables jettent des gravats dans les jardins», raconte un gardien de la direction des travaux publics. Selon ses dires, un responsable a fait sortir plusieurs brouettes de gravats pour les jeter dans un jardin. «Lorsque, je l'ai interpellé, continue-t-il, il m'a dit qu'il n'avait pas d'endroit où jeter les restes de la construction de sa villa.» Et de trancher : «C'est un problème de civisme !» Combien coûte un camion ? Mille cinq cents dinars ! Moins, plus ? Certains camionneurs que les citoyens louent pour transporter les restes de leurs constructions vers les décharges publiques, les déversent carrément sur l'accotement des axes routiers. «Des camions nocturnes déversent durant la nuit sur l'accotement de l'autoroute. Des semi-remorques déversent plusieurs tonnes de gravats pour éviter le payement à la décharge publique», nous a indiqué un responsable de la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger, où une opération d'assainissement a été déclenchée début novembre dernier. Selon notre interlocuteur, les routes menant vers les décharges publiques ne sont pas goudronnées. Cela pousse les camionneurs à éviter d'aller vers les décharges. Un autre problème : «Parfois les employés des décharges disent que celles-ci sont pleines, ou évoquent le manque d'un chargeur pour pousser les gravats afin d'extorquer les camionneurs.» nous dira-t-on. Il y a donc un problème de gestion des décharges publiques. Au niveau de la wilaya d'Alger, les services de la Gendarmerie nationale ont verbalisé, selon nos sources, une cinquantaine de camionneurs qui avaient jeté durant la nuit, les gravats sur l'accotement de l'autoroute, durant la période allant du premier novembre à la fin de l'année écoulée. A l'échelle mondiale, la ville offre l'urbanité et la civilité. Elle a une fonction essentielle : donner à travers des mécanismes constitués par des groupes sociaux, un comportement citadin et urbain à l'individu. Où en est-on chez nous de ce concept ?