Projet - Le Dr Zegadi Malika Ben Samra fait des recherches en traitement de l'image appliquée à la cardiologie. Elle a travaillé sur un dispositif médical pour lequel 2 brevets ont été déposés. Il permet le suivi du patient par un non-spécialiste. «C'est un appareil médical innovant de nouvelle génération, non invasif, dédié à l'exercice de la télémédecine pour la prévention. Il est bénéfique pour le médecin et pour le patient. Et l'assurance maladie fera sûrement une économie. L'appareil n'est pas destiné uniquement au spécialiste mais également à tout médecin généraliste lors d'une consultation ordinaire une fois par an», nous a-t-elle expliqué. Le Dr Zegadi a eu le prix de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) et également un prix du ministère de la Recherche en France. Au mois de décembre 2012, elle a participé au Salon de l'innovation à Alger. Elle a reçu une médaille. «Le ministère de l'Industrie m'a promis de m'aider, de soutenir le projet et me rappeler. A ce jour, une année après, aucune suite, aucune nouvelle et je suis encore au point zéro. Je n'ai que des photos», se désole-t-elle. «J'ai fait avancer mon prototype mais malheureusement je ne peux pas le commercialiser faute d'autorisation. On nous a dit que nous sommes des start-up innovants. Mais il faut nous faire des couloirs d'où ramener nos financements. C'est un appareil médical qui a besoin de fonds.» La spécialiste nous a souligné aussi qu'elle a recruté de brillants stagiaires du Cerist, de l'Ecole polytechnique et de l'informatique. «Ce sont des jeunes. Si je dois les recruter, il faudrait les rémunérer. Je ne suis qu'un chercheur et je n'ai pas de fonds. Si j'en avais je pourrais vous assurer que mon appareil et que mon entreprise marcheraient bien.» Même pour la commercialisation, l'appareil, selon notre interlocutrice, est destiné à un marché mondial. «J'ai eu beaucoup de propositions étrangères. Mais je n'ai pas accepté. Je veux qu'il soit lancé dans mon pays. Mais il me faut un budget au moins pour 3 ans», nous dit-elle. Il faut rappeler enfin qu'à partir de 50 ans il y a des risques cardiovasculaires dus aux facteurs dont, entre autres, le stress, la mauvaise hygiène alimentaire et la sédentarité. Actuellement on compte de plus en plus de malades chroniques (diabétiques, hypertendus, insuffisants cardiaques...). Ils peuvent avoir des dégradations ou des alertes «avec un appareil comme le mien qui communique avec le micro, le médecin non spécialiste peut détecter des alertes et demander au patient de voir rapidement un spécialiste pour intervenir en temps voulu». Quant au Dr Nina Attik, elle prévoit une plateforme d'analyses toxicologiques basée sur la culture cellulaire. «Cette technologie innovante aura une grande utilité pour la recherche de nouveaux médicaments, l'évaluation toxicologique des produits de santé, des substances chimiques et des produits cosmétiques», a-t-elle souligné. - Le Dr Zegadi propose un système dit TICMED s'adressant aux domaines de la cardiologie et de la pneumologie et également d'autres pathologies. «Ce dispositif est constitué d'un capteur communicant aidé par un logiciel d'aide au diagnostic. Les données sont envoyées vers un serveur distant avant d'être enregistrées dans un dossier patient électronique. Une interface Web sécurisée permet l'accès aux donnée‡s par un spécialiste à distance permettant d'avoir des indicateurs automatiques et des alertes.» Notre système peut associer plusieurs capteurs. Le système est intégrable dans des services de prise en charge du patient par la télémédecine tel le télésuivi de l'insuffisance cardiaque, de l'hypertension artérielle», explique-t-elle avant d'ajouter : «La télémédecine nécessite des actions de proximité selon la législation du pays d'origine. Les services sont donc adaptés aux protocoles, aux normes de communication locaux et à la réglementation en vigueur en Algérie.»