Introduction C?est une invitation à la fête ; l?interprète de cette mélodie s?adresse à l?assistance, lui signifiant que la cérémonie commence. L?Algérie, de par sa diversité culturelle, représente un important gisement, un capital musical hérité de génération en génération, des anciens, de ces maîtres, ces esprits créatifs qui ont su bellement imaginer des mélodies, d?admirables énoncés musicaux. Et si autrefois la musique était pratiquée au sein d?un cercle restreint, seulement par des hommes et rarement par les femmes, il se trouve que, de nos jours, avec l?ouverture des mentalités sur d?autres habitudes sociales et d?autres exercices culturels, elle (la musique) est répandue à grande échelle, notamment chez les jeunes qui se veulent interprètes, artistes. La télévision ainsi que la radio ont, pour leur part, largement contribué au développement de l?activité musicale dans ses différents aspects, la revêtant d?un aspect intellectuel et lui conférant une dimension littéralement artistique. Désormais, la musique n?est plus considérée, comme, jadis, un divertissement : elle est partie constitutive de notre identité, un élément de notre mémoire collective. La musique algérienne, dite citadine, lorsqu?elle est interprétée dans un concert ou lors de cérémonies festives, est marquée par une formule musicale spécifique à la circonstance. Un énoncé marquant le début de la fête ou du concert. Et donc l?interprétation de la mélodie Rana Djinek constitue le début de chaque concert, et celle de Tebkaou ala kheir sert d?épilogue à chaque prestation musicale. Ce prélude, Rana Djinek, est une invitation à la fête ; l?interprète de cette mélodie s?adresse à l?assistance lui signifiant que la cérémonie commence. Elle est devenue une tradition en Algérie : en effet, dans chaque mariage, circoncision, l?on entame la fête par Rana Djinek, et l?on clôture avec Tebkaou ala kheir. Au début jusqu?à la fin, c?est-à-dire de Rana Djinek à Tebkaou ala kheir, l?interprète, homme ou femme, égrène des chansons, allant du lent au rythmé, et ce, dans une ambiance festive, pleine d?entrain et de gaieté. Rana Djinek est plus qu?une mélodie ; elle est un énoncé, une formule musicale annonçant une histoire, voire des histoires, des épisodes musicaux. En somme, elle annonce le commencement, le début de la fête. Rana Djinek est comme un prologue, et Tebkaou ala kheir est un épilogue, un au revoir, promettant une prochaine rencontre. Et entre l?épilogue et le prologue, ce sont les chansons, ces «chapitres» musicaux au tempo rythmé et entreprenant qui se succèdent et divertissent l?assistance.