Cérémonie ■ La Tunisie célébrait hier, vendredi, sa nouvelle Constitution, à l'issue de plus de deux ans de débats houleux et de crises politiques. Une cérémonie a été organisée à cette occasion à l'Assemblée nationale constituante (ANC) dans la capitale tunisienne, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de dirigeants et responsables de plusieurs pays et de représentants d'organisations internationales. Dans une allocution à l'ouverture de la cérémonie, le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaâfar, a salué "tous ceux qui ont soutenu laTunisie" dans son processus de transition démocratique qui était "très particulier" et fondé sur "la modération, la modernité, le progrès et l'ouverture sur le monde". Le président de L'ANC a rappelé que le déclenchement de la révolution tunisienne pour protester contre la détérioration de la situation sur tous les plans, était dans le même temps "l'expression d'une prise de conscience pour la consécration des valeurs de liberté et de dignité". M. Djaâfar a estimé que le processus démocratique choisi par la Tunisie était "unique en son genre" et "un exemple avant-gardiste en matière de transition démocratique dans le monde arabe et musulman", saluant les réalisations enregistrées par la Tunisie en cette phase transitoire, notamment la "rédaction d'une Constitution progressiste, fruit du consensus de toutes les parties nationales". Il a indiqué que ce consensus témoignait de la profondeur des valeurs que partagent tous les Tunisiens, soulignant l'attachement de la Tunisie à la légalité et la préservation d'un Etat civil à travers la rédaction d'une Constitution consensuelle et l'adoption d'une position solidaire contre le terrorisme et la contrebande. M. Djaâfar a également affirmé que "la nouvelle Tunisie aspire à dynamiser l'action commune et à renforcer la coopération avec les différents pays" en vue de "recouvrer le dynamisme de son activité économique et restaurer la paix et la sécurité". Le président tunisien, Moncef Marzouki, a, pour sa part, réaffirmé dans une brève allocution la nécessité de préserver les acquis de la révolution et "contrecarrer tout ce qui pourrait menacer l'évolution du processus démocratique". Le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomâa, a, de son côté, insisté sur le caractère crucial de la prochaine étape dans l'édification d'un Etat démocratique et la préparation d'élections "libres et intègres", rappelant "l'engagement du gouvernement" à réaliser cet objectif pour répondre aux aspirations du peuple tunisien. Il a également souligné que son pays comptait beaucoup sur ses partenaires pour garantir la réussite du processus démocratique et réaliser la paix et la prospérité dans le pays. Parmi les chefs d'Etat présents à la cérémonie figuraient, notamment, les présidents français, François Hollande, libanais, Michel Sleiman, malien, Ibrahim Keita, sénégalais, Macky Sall, et mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. Sellal présent à Tunis Dans une allocution prononcée à l'occasion de la cérémonie, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé, hier à Tunis, que l'Algérie "consciente de la communauté de destin" avec la Tunisie, demeure "en toute circonstance" aux cotés de ce "pays frère". L'Algérie, a-t-il dit, "a suivi avec une totale confiance, les grands pas franchis par le peuple tunisien pour l'édification d'un nouvel Etat et l'amorce d'une nouvelle ère de liberté, de dignité et de stabilité" et se félicite de l'entente "entre les parties adverses sur la nouvelle Constitution qui fait honneur à la Tunisie et à ses enfants fidèles". "Consciente de la communauté de destin, l'Algérie se tiendra à vos côtés lors de cette importante étape et vous soutiendra afin d'assurer la réussite du processus de transition démocratique, a-t-il affirmé. Le peuple algérien "n'a pas oublié et n'oubliera jamais le soutien de ses frères tunisiens lors de la guerre de libération nationale et la position, de la Tunisie, peuple et gouvernement, soutenant l'Algérie, lorsque le terrorisme aveugle et sauvage a tenté de déstabiliser les fondements de l'Etat national pour lequel le peuple algérien s'est sacrifié", a-t-il encore soutenu.