Ambition ■ L'Algérie devrait cesser d'importer du ciment d'ici 3 à 4 ans, et ce, grâce au renforcement de ses capacités de production nationale, a affirmé, hier, Amara Benyounès. «Je rassure les Algériens que d'ici 3 à 4 ans, on n'aura plus de crise de ciment et on arrêtera même son importation définitivement», a déclaré le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, en marge de la signature d'une convention d'investissement entre une entreprise algérienne privée, Hodna Cement Compagny (HCC) et son partenaire sud-africain Pretoria Portland Cement Limited (PPC). Le ministre s'est montré très optimiste quant à l'amélioration des capacités de production nationale de ciment. «Nous savons tous qu'il y a, en Algérie, une crise du ciment, mais grâce à de tels partenariats, on va mettre un terme à cette crise», a-t-il estimé, annonçant le lancement d'une dizaine de projets de réalisation de cimenteries en 2014. «Ces cimenteries devront entrer en production fin 2016-début 2017», a précisé le ministre, selon qui, l'Algérie projette d'exporter ce matériau de construction à partir de 2017. Le projet d'investissement portant réalisation de cette nouvelle cimenterie dans la région de Maghra, wilaya de M'sila est estimé à 28 milliards de dinars. La cimenterie est d'une capacité de production estimée à 2,2 millions de tonnes par an, l'usine devra générer 400 emplois directs et 3 500 indirects, soit un total de 4 000 emplois. Selon ses initiateurs, la pose de la première pierre pour la construction de l'usine est prévue pour juin 2014, avec un délai de réalisation de 22 mois. Selon le directeur général de PPC, la compagnie a l'intention d'investir en Algérie et ce projet «n'est qu'un début». «C'est un projet extrêmement important dans le secteur de l'industrie», s'est félicité le ministre. Le directeur général de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), Abdelkrim Mansouri, a relevé, quant à lui, que «la production de ciment est un secteur stratégique en cohérence avec la stratégie industrielle», rappelant que ce projet est le troisième du genre établi avec un partenaire étranger, après la cimenterie de Biskra avec les Français et celle d'Adrar avec les Chinois. Actuellement, l'Algérie dispose de 14 cimenteries dont seulement 2 appartiennent au secteur privé. La capacité de production nationale installée est estimée à près de 19,5 millions de tonnes par an alors que la consommation varie entre 20 et 21 millions de tonnes, soit un déficit dépassant les 2,5 millions de tonnes. Afin de satisfaire la demande croissante en ciment et faire face aux tensions sur les prix accentuées par la spéculation, le pays recourt à l'importation. Un fardeau lourd qui coûte au budget de l'Etat au moins 300 millions d'euros chaque année. Le gouvernement s'est fixé pour objectif d'atteindre une production de 25,7 millions de tonnes par an pour le secteur public et 17 millions de tonnes par an pour le secteur privé à l'horizon 2022.