Les importations algériennes de ciment ont augmenté durant les neuf premiers mois de 2013 de plus de 65% en terme de valeur et de plus de 70 % en quantité, a-t-on appris dimanche auprès des Douanes. La hausse des importations de ciment, entamée depuis 2012 durant laquelle les importations ont presque doublé, s'est accentuée durant les neuf premiers mois de cette année. Ainsi, les importations du ciment ont atteint 322,5 millions de dollars durant les neuf premiers mois de 2013 contre 194,77 millions de dollars à la même période de l'année dernière, en hausse de 65,5%, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, obtenus par l'APS. Les quantités importées ont connu également une «forte augmentation» de 70,4%, passant de 2,109 millions de tonnes à 3,595 million de tonnes durant la même période de référence, a précisé la même source. Le lancement de nouveaux projets et la reprise des travaux dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTPH) durant la «période sèche» (avril à octobre), considérée comme propice pour le lancement des chantiers de construction, expliquent cette hausse des importations. L'Algérie a procédé à l'importation de cinq types de ciments durant cette période. Il s'agit des ciments non pulvérisés dits «clinkers», ciments Portland blancs, ciments Portland (autres que blancs), ciments alumineux et enfin les ciments hydrauliques. Les importations les plus importantes en termes de valeur et de volume, durant cette période de référence, ont concerné comme d'habitude les ciments Portland (autres que blancs). La valeur des importations de ciments Portland (autres que blancs) a atteint 283,80 millions de dollars contre 165,13 millions de dollars durant la période déjà évoquée, soit une hausse de près de 72%. En volume également, l'augmentation a été «remarquable», soit plus de 68%, totalisant 3,076 millions de tonnes contre 1,826 millions de tonnes, selon les chiffres du Cnis. La pénurie du ciment se pose de manière récurrente depuis cinq années notamment durant «la période sèche» qui connaît habituellement le lancement de projets de construction et des travaux d'aménagement des habitations, selon l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). Pour répondre à cette forte demande et atténuer la flambée des prix, accentuée notamment par la spéculation, et éviter le retard dans les délais de réalisation des projets, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) a entamé dès juin 2012 des importations mensuelles de ciment. Le déficit de l'Algérie en ciment dépasse actuellement les 5 millions de tonnes/an, alors que la production nationale actuelle est de plus de 18 millions de tonnes/an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques. Le développement de la filière ciment figure parmi les priorités du gouvernement pour atteindre une production de 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici à 2018. Dans le but d'atteindre cette objectif et de créer un équilibre entre l'offre et la demande croissante, un «ambitieux» programme a été tracé. A cet effet, un contrat de performance a été signé en mai dernier par le ministère du développement industriel et de la promotion de l'investissement, et le Groupe GICA, chargé de mettre en oeuvre un programme de réalisation de cimenteries. Il est prévu la réalisation de quatre nouvelles cimenteries et l'extension des capacités de production de six usines existantes. Selon le ministère, 17 cimenteries seront réalisées d'ici à 2017 dont quatre par le groupe GICA et sept autres par le secteur privé.