Résumé de la 2e partie ■ Le chauffeur de taxi, remarquant que Wolfgang a une arme, accepte, sans rechigner, de le conduire à l'armurerie de la commune... Ils roulent quand, à un carrefour, leur route croise le véhicule bleu des gendarmes. Aussitôt Wolfgang s'aplatit derrière le siège du chauffeur qui comprend, s'il en était besoin, que son client a quelque chose à se reprocher. Mais, à cet instant précis, Wolfgang, acquitté de la veille pour le non-viol de Maryvonne, n'a rien à se reprocher. Il cherche la gloire, rien de plus. Les gendarmes, comme on s'en doute, n'ont pas remarqué Wolfgang, qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas, et celui-ci arrive bientôt à destination. L'armurerie est ouverte et l'armurier attend les clients éventuels, l'ouverture de la chasse est pour très bientôt... Wolfgang entre et réclame, aussi normalement qu'il le peut, des «cartouches». Il a formellement demandé au taxi de l'attendre, mais celui-ci préférerait presque perdre le prix de sa course plutôt que de la continuer avec l'amateur de fraises... Tandis qu'il observe à travers la vitrine de l'armurerie son «client» qui discute en gesticulant avec l'armurier, le chauffeur de taxi décroche son téléphone et appelle lui aussi la gendarmerie pour signaler son drôle de client. Le message est transmis jusqu'au téléphone mobile de l'adjudant V., homme calme et résolu qui décide de se rendre à l'armurerie. Opération de routine. D'ailleurs, pour l'instant, pas un seul coup de feu n'a été tiré : il s'agit simplement de calmer un homme qui brandit une arme et ne menace personne, bien au contraire... Dès qu'il pénètre, sans arme, dans l'armurerie, l'adjudant V., d'un ton posé, s'adresse au «tatoué» : d'un ton ferme, il lui intime l'ordre de lâcher son arme, un revolver qu'il identifie comme un 22 LR. Mais l'autre, qui vient de passer vingt et un mois de résidence forcée et peut-être injustifiée derrière les barreaux, s'affole un peu. A-t-il l'intention d'accéder à la «gloire»? Le saura-t-on jamais ? Toujours est-il qu'il tire une balle dans la direction de l'adjudant. Après cette attaque caractérisée, bien des gendarmes, à la place de celui-ci, dégaineraient sans plus d'explications et mettraient l'énergumène tatoué hors d'état de nuire. Une balle bien ajustée dans la main ou dans la jambe ferait parfaitement l'affaire. Mais, pour son malheur, l'adjudant V., père de quatre enfants, croit en son métier. «Quand j'endosse mon uniforme, confiait-il encore récemment à des proches, j'en suis fier et j'ai des ailes.» Les ailes de son ange gardien qui devrait le protéger. Wolfgang entend l'adjudant, toujours sans arme, lui demander de ne pas faire le con» et de lui rendre son arme. Wolfgang réalise qu'en tirant sur un membre des forces de l'ordre, il est bon pour un nouveau séjour au cabanon. Il veut la gloire», il ne sait plus bien où il en est, il tire, une fois, deux fois. Un des gendarmes qui suit l'adjudant dégaine, lui aussi, et blesse Wolfgang d'une balle dans le ventre. Blessure superficielle puisque notre énergumène tente de s'enfuir par la porte arrière de l'armurerie. Le second gendarme, non sans mal, le maîtrise et le désarme. Des trois balles tirées par Wolfgang, une s'est logée dans la tête de l'adjudant V. Pour celui-ci, ce ne sera qu'un triste jour de gloire «posthume». Wolfgang, déjà transféré à la prison, risque d'être à jamais enfoui dans l'oubli et l'anonymat de la perpétuité qui lui pend au nez.