Violence ■ Certains des manifestants se sont livrés à des saccages, ont rapporté des témoins. «Deux membres (du CGN) ont été touchés par balles au moment où ils tentaient de quitter les lieux dans leurs voitures», a déclaré le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, accusant «des manifestants armés». Le porte-parole du Congrès, Omar Hmidan, a fait état de son côté de «plusieurs blessés» parmi les députés. Une députée a indiqué que des manifestants, jeunes pour la plupart et armés de couteaux et de bâtons, ont envahi les locaux en scandant: «démissionnez, démissionnez.» Des images diffusées par la télévision nationale ont montré des dizaines de manifestants au moment de leur entrée, saccageant la salle du Congrès au milieu de députés qui tentaient de trouver une issue pour quitter les lieux. Les protestataires réclament la dissolution du Congrès et manifestent contre l'«enlèvement» par des hommes armés la veille de manifestants qui participaient à un sit-in devant son siège situé dans le centre de Tripoli. Dans un bref communiqué, le ministère de la Justice a dénoncé hier l'enlèvement «de jeunes venus exprimer leur opinion». «Des hommes armés sont venus en tirant en l'air et ont incendié une tente installée par les manifestants devant le Congrès», avait déclaré plus tôt Milad al-Arbi, un des participants au sit-in qui réclame la dissolution du Congrès. Selon lui, les assaillants ont «enlevé» des manifestants, mais il n'était pas en mesure d'en déterminer le nombre. Hier aussi, des habitants du quartier ont bloqué les routes menant au Congrès pour réclamer la libération des manifestants enlevés. Selon les manifestants, les hommes armés appartenaient à la «Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye», un groupe d'ex-rebelles qui agit sous le commandement du Congrès. Le CGN a provoqué la colère d'une grande partie de la population en décidant de prolonger jusqu'en décembre 2014 son mandat qui devait expirer début février. Sous la pression de la rue, qui lui reproche de n'avoir pas su rétablir l'ordre et mettre fin à l'anarchie, le CGN a récemment décidé d'organiser des élections anticipées, sans toutefois fixer de date. Vendredi dernier, des dizaines de personnes s'étaient déjà rassemblées devant les locaux du Congrès. Certains d'entre eux ont écrit des slogans hostiles au Congrès sur le mur extérieur du bâtiment, avant de brûler des pneus et bloquer des rues dans le quartier. Les locaux du CGN ont été envahis à plusieurs reprises par des manifestants, parfois armés, protestant contre une décision du CGN ou contre le gouvernement. La sécurité des lieux et des députés a été maintes fois discutée à l'Assemblée, sans toutefois qu'une solution radicale ne soit trouvée.A l'est de la Libye, Benghazi a de nouveau renoué avec la vague d'assassinats, ciblant majoritairement des occidentaux et des membres des services de sécurité. Ainsi, un ingénieur français y a été tué hier par balle et plusieurs corps ont été retrouvés dans des banlieues. Ces attentats, souvent attribués à des islamistes extrémistes, n'ont jamais été revendiqués et, jusqu'à présent, les autorités de transition n'ont pas été en mesure d'identifier et d'arrêter leurs responsables.