Le président de l'Assemblée libyenne a échappé de justesse à un attentat dont il a fait l'objet à la sortie du siège du Congrès. Le véhicule du président du Congrès a été criblé de balles alors que Mohamed Al- Megaryef n'aurait pas été touché, a indiqué le ministre de l'Intérieur mais sans donner de précision. Selon le ministre de l'Intérieur Achour Chwayel, le président du Congrès général Mohamed Al-Megaryef a été visé par des tirs nourris au moment où il sortait avec des membres de l'Assemblée de la salle de réunion assiégée par des ex-rebelles. «Des manifestants étaient armés et certains avaient des explosifs dans le siège du Congrès», a ajouté le ministre. Aucune information n'a été donnée sur les morts ou blessés dans cette fusillade. Quelque dizaines de protestataires ont assiégé mardi jusqu'à une heure tardive de la soirée plus d'une centaine de députés, dont le président du CGN, dans un bâtiment de la banlieue de Tripoli, pour les obliger à voter une loi sur «le bannissement politique» des anciens collaborateurs du régime déchu. 24 heures seulement après cette attaque, des hommes armés ont attaqué le siège de la télévision «Al Assema TV» à Tripoli. Selon des témoignages, les assaillants seraient également des ex-rebelles. Le propriétaire de la télévision M. Djoumaa Al-Osta et quatre journalistes de la chaîne ont été enlevés alors que les studios ont été saccagés. Un présentateur de la télévision Mohamed Al-Charkassi, a été libéré après avoir été interrogé. «j'ai été libéré à condition que je quitte la capitale», a indiqué Al-Charkassi, indiquant que les assaillants sont des ex-Thouars. Depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye traverse des moments très tendus. Les responsables politiques sont de plus en plus intimidés et s'exposent souvent à des violents attentats-suicides. Les kamikazes sont devenus fréquents. Des affrontements sporadiques entre l'armée régulière et les groupes islamistes radicaux éclatent régulièrement. La Libye vit dans une profonde insécurité qui frappe de plein fouet l'économie du pays. De nombreux complexes pétroliers font l'objet d'attaques sanglantes de la part de groupes inconnus. La dernière en date s'est déroulée le samedi dernier. Des échanges de coups de feu de deux groupes rivaux près d'installations du gazoduc Green Stream avaient entraîné la suspension de la livraison quotidienne de 17 millions de mètres cubes de gaz libyen vers l'Italie. L'intervention de l'armée avait permis de calmer les tensions. Au moment où nous mettons sous presse, le propriétaire de la chaîne de télévision «Al Assema Tv» et les quatre journalistes sont toujours retenus en otage aux mains de leurs ravisseurs.