Complot ■ Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, a indiqué hier que des parties et pays «tentent de saper» les efforts de l'Algérie en faveur de la paix et la sécurité au Mali. «Il y a des interférences qui tentent de saper et perturber les efforts de l'Algérie (en faveur de la paix et la sécurité au Mali). Ces interférences proviennent de parties et de pays qui ont des agendas autres que la paix et la sécurité de la région», a indiqué M. Bouguerra qui était l'invité hier soir de l'émission «Sur le fil» de la chaîne de télévision nationale Canal Algérie. Il a précisé que le gouvernement malien «est conscient de cela» et «avec son soutien et son appui nous allons essayer d'accélérer» le processus de paix et de sécurité dans le pays. M. Bouguerra a rappelé que «l'Algérie avait entamé à Alger, en janvier dernier, des pourparlers exploratoires qui avaient pour objectif principal de ramener tous les mouvements opérant au nord du Mali autour des éléments essentiels pouvant constituer une plateforme de négociations avec le gouvernement malien à Bamako pour trouver une solution au problème du Mali». Il a précisé que trois mouvements avaient accepté de signer une plateforme commune sauf le MNLA, un mouvement qui est, a-t-il dit, «traversé par des difficultés internes». Pour le ministre, des efforts supplémentaires doivent être faits pour amener le MNLA «à aller vers la dynamique opérée à partir d'Alger en janvier dernier». Abordant le dossier, pour l'heure assez chaud, des relations avec le Maroc, Madjid Bouguerra a appelé ce pays à la «retenue» et la «sagesse» suite aux campagnes «excessives» menées par des responsables politiques, des partis politiques et des médias marocains contre l'Algérie. «Nous espérons que nos frères marocains reviennent vers cette retenue et cette sagesse (à) et que cessent les campagnes marocaines qui tendent à être excessives à travers les déclarations de partis politiques et d'associations, de médias publics et privés et de certains responsables politiques», «Il faut que cela cesse (campagne) pour nous permettre de construire, dans la sérénité, une relation apaisée entre deux pays frères et voisins qui partagent tellement de choses ensemble», a-t-il dit. Affirmant que les relations entre l'Algérie et le Maroc «ne sont pas au niveau requis et souhaité», M. Bouguerra a expliqué que l'Algérie «a toujours fait l'effort d'inscrire sa relation avec le Maroc dans le cadre d'un processus graduel de normalisation et de restauration». «Malheureusement, nos frères marocains n'étaient pas au rendez-vous de cette volonté et de cette disponibilité», a-t-il regretté, rappelant qu'en dépit de la récente violation de l'enceinte consulaire algérienne à Casablanca et la profanation de l'emblème national le jour de la fête nationale, l'Algérie «a su garder la sérénité, la retenue et la sagesse nécessaire». S'agissant de la demande insistante du Maroc pour la réouverture de la frontière avec l'Algérie, M. Bouguerra a indiqué que «nous avons déjà essayé, en 2000, 2005 et 2011, de travailler dans un processus graduel, car nous voulions résoudre tous les problèmes qui existent au plan bilatéral avant d'aller vers cette perspective». «Malheureusement, à chaque fois que nous entamons des démarches et des efforts, nous nous retrouvons dans des problèmes qui ont bloqué tous les efforts et initiatives», a-t-il encore regretté. S'agissant de la contrebande de drogue à la frontière avec le Maroc, M. Bouguerra a affirmé qu'il ne se passait pas une semaine sans que les médias algériens ne rendent comptent de saisies, par les services de sécurité algériens, de «quantités considérables» et «en constante progression» de drogues venant du Maroc. «Nous aurions pu traiter ce problème s'il existait une coopération réelle de la part des services concernés de notre voisin dans la lutte contre ce phénomène», a-t-il dit. Il a indiqué que «l'Algérie voudrait traiter ce problème dans le cadre d'une coopération bilatérale de voisinage, car, a-t-il dit, c'est la manière la plus sage de régler ce problème». M. Bouguerra a, en outre, cité des experts qui estiment que la quantité de drogue saisie à la frontière avec le Maroc ne dépasse guère les 10 à 20% du nombre total qui arrive à échapper à la vigilance des services de sécurité algériens. «Ce n'est pas parce que les autres chemins ou itinéraires de contrebande sont mieux contrôlés ou fermés. Cela signifie qu'il y a volonté de faire traverser par l'Algérie des quantités considérables de drogue», a-t-il affirmé.