Plus de 1 800 enfants ont subi des agressions sexuelles en 2013. Ce chiffre ne représente pas la réalité. Car ces statistiques concernent uniquement les cas signalés auprès de la police, a affirmé, hier, la responsable du bureau de la protection de l'enfance à la Direction générale du la Sûreté nationale (DGSN), Kheira Messaoudene. Le bilan de «L'année algérienne de la prévention en milieu urbain» fait état de 14 enfants victimes d'homicide volontaire dont trois ont été violés, notamment à Constantine et à Mostaganem. Le cas de Mosganem est choquant. Il s'agit d'une fillette, victime d'abus sexuel dont l'auteur, est un mineur de 9 ans. Pour étouffer l'affaire, la mère de la victime a mis fin à la vie de sa fille. C'est une preuve à l'appui que cette forme de violence reste un tabou dans notre société. Et en dépit d'une avancée remarquable constatée en matière de prise de conscience de la part «des parents qui dénoncent de plus en plus ces pratiques sexuelles contre les enfants», il n'en demeure pas moins que «ce crime reste invisible», a affirmé la même intervenante. Les adultes ne sont pas les seuls responsables, il faut sensibiliser même les enfants violentés , abusés ou maltraités pour qu'ils aient le courage de s' exprimer et de parler de ce problème. Comment définir le viol du point de vue juridique ? La loi considère le viol à l'égard des enfants comme une atteinte à la pudeur et non un viol . Sur ce point, Kheira Messaoudene ne manquera pas de rappeler que «cette question est abordée par la justice qui s'attèle à donner une nouvelle définition au viol». Autre phénomène de société qui semble passer sous silence et occulté par notre société est l'inceste. L'inceste reste le tabou des tabous. 17 cas d'inceste ont été enregistrés en 2013. 256 cas de tentatives d'enlèvement d'enfant ont été également recensés. Les victimes ont été délivrées et remises à leurs parents saines et sauves grâce à l'intervention des agents de la Sûreté nationale, a indiqué cette responsable. Au total, ce même bilan a fait état de 6 321 cas de violence à l'égard des enfants en 2013. Durant la même année 627 ont été victimes de mauvais traitements ainsi que de plus de 400 attentats à la pudeur.