L'enfant, victime innocente de la maltraitance et des abus sexuels «Plus de 256 cas d'enlèvement d'enfants ont été enregistrés à l'échelle nationale en 2013.» La violence contre les enfants ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Le bilan établi, hier, à Alger par la direction de la police judiciaire sur les violences donne des sueurs froides. En effet, plus de 6 320 enfants ont été victimes de violences durant l'année 2013. «6 320 enfants ont été victimes de violence au niveau national dont la violence physique vient en premier lieu avec près de 3 600 enfants, plus de 1 820 affaires d'abus sexuels et 627 affaires de mauvais traitements enregistrés en 2013», regrette Mme Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire chargée du Bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la police judiciaire, lors d'une conférence consacrée aux efforts de la police dans la lutte contre la délinquance juvénile sous toutes ses formes en présence du représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin. La responsable du bureau de la protection de l'enfance a fait état d'une «baisse sensible de la délinquance juvénile et des actes de violence à l'encontre des enfants en 2013 avec un recul de 13% par rapport à 2012». Mme Messaoudène qui a présenté au forum de la Sûreté nationale un bilan sur l'année algérienne de la prévention en milieu urbain a précisé que «256 cas d'enlèvement d'enfants ont été enregistrés, dont les victimes ont été délivrées et remises à leurs parents sains et sauves grâce à l'intervention des agents de la Sûreté nationale». Elle a tiré la sonnette d'alarme sur les graves violences contre les enfants en truffant des chiffres inimaginables dont «14 enfants ont été victimes d'homicide volontaire, trois d'entre eux ont subi des agressions sexuelles à Constantine et Mostaganem», en ajoutant que sept autres enfants ont été victimes d'homicide involontaire, en expliquant, en outre, que ces chiffres effarants qui ne sont que des statistiques de l'année 2013, dénotent la situation alarmante à laquelle sont exposés nos enfants et le degré de décomposition de notre société. «Renforcer la prévention, c'est justement l'un des objectifs de la réforme de la protection de l'enfance lancée par nos services», soulignera-t-elle lors de son allocution. Concernant la nature des délits commis par les petits délinquants, la responsable de la police explique que la violence physique vient en tête avec 1 582, suivie de 2,98 affaires concernant la détérioration des biens publics et 54 cas pour ce qui concerne violence et insultes envers les parents. Dans un autre chapitre, les chiffres impliquant des mineurs dans des délits majeurs, tels les viols avec 417 affaires, tentatives de meurtre sept cas et enfin 20 cas pour les crimes. «Une baisse a été enregistrée sur le nombre de crimes commis par les mineurs des deux sexes pendant l'année 2013. Faisant observer que les services de la Sûreté nationale ont enregistré 7 869 délinquants mineurs en 2012 impliqués dans différentes formes de délinquance, dont 273 filles, outre 17 mineurs ayant commis des meurtres», ajoute la même responsable qui étale que cette baisse est due aux efforts consentis par la Dgsn lors des campagnes de sensibilisation et de prévention menées à travers le pays. Elle a mis en exergue l'importance de l'action de sensibilisation menée par la Dgsn en coordination avec la société civile pour mettre un terme à la délinquance juvénile et à la violence à l'encontre des enfants. Pour ce qui est de la prévention contre les stupéfiants, le représentant de la direction de la sûreté publique, Rabeh Zouaoui, a indiqué que «370 campagnes de sensibilisation ont été organisées au niveau des quartiers populaires dans neuf wilayas du pays», a-t-il souligné. En outre, 1053 cas liés à la consommation de stupéfiants ont été recensés dont 600 ont été transférés vers des structures hospitalières spécialisées. Les intervenants à la rencontre ont convenu de la nécessité de coordonner les efforts des pouvoirs publics, de la société civile et des médias pour lutter contre la consommation de stupéfiants qui prend, ont-ils insisté, une dimension dangereuse dans la société et en milieu scolaire. De son côté, le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, s'est montré satisfait du partenariat efficace qui lie son institution au département de la Sûreté nationale en matière de protection des enfants contre toutes formes de violence. «La mission de la protection de l'enfant est la raison de l'existence de l'organisation», affirme le représentant de L'Unicef en Algérie.