Rendez-vous ■ L'écrivain algérien Salim Bachi, participera aux 15es «Rencontres du livre et du vin» de Balma (France). Ces Rencontres sont consacrées au thème «Les écrivains francophones et la guerre», prévues du 10 au 13 avril prochains, annoncent les organisateurs. Salim Bachi, lauréat du Prix Goncourt du premier roman en 2001 pour son ouvrage Le chien d'Ulysse, participera aux tables rondes aux côtés d'une cinquantaine d'écrivains dont des hommes de plume d'Afrique et de pays arabes, notamment la Tunisienne Chochana Boukhobza, le Camerounais Eugène Ebodé, l'Irakien Salah El-Hamdani et le Libanais Charif Majdalani. Le spécialiste du monde méditerranéen des XVIe et XVIIe siècles, Bartolomé Bennassar, et celle des nombreux récipendiaires du prix littéraire de la ville de Balma et d'autres prix littéraires de l'Hexagone y prennent part également. «Métissage francophone», «Imaginaires et territoires francophones» et «Les peuples francophones» étaient les thèmes abordés lors des trois dernières années lors de ces Rencontres dont le principal objectif est, selon les organisateurs, «la célébration des peuples francophones». Le chien d'Ulysse, premier roman de Salim Bachi, qui avait fait d'emblée remarquer ce jeune écrivain algérien vivant en France, a été, à sa sortie, unanimement salué par la critique (il est considéré comme un roman lyrique et profane, un somptueux roman halluciné et désespéré) et couronné par le Goncourt du premier roman. Un livre qui entamait un cycle d'écriture autour de la ville imaginaire de Cyrtha, que l'auteur poursuivit avec La Kahéna en 2003 et Les douze contes de minuit en 2006 — un recueil de nouvelles dont trois avaient servi de point de départ à l'écriture du chien d'Ulysse. Le chien d'Ulysse est l'histoire de Hocine, fils d'ancien moudjahid, qui est doté d'une myriade de petits frères et sœurs. Quelques soirées par semaine, il travaille à la réception d'un hôtel tenu par deux sales bandits. Sa mère est inquiète parce qu'il jure et ne jeûne plus pendant le ramadan. On est à Cyrtha, en 1996. Hocine parcourt les rues de sa ville et raconte ses visions, ses impressions, ses rencontres, sans mâcher ses mots. Il s'emporte en de longues tirades sensuelles entrecoupées de phrases sèches, pour raconter la cité où il évolue tant bien que mal. Le chien d'Ulysse est le récit d'une errance géographique dans une cité imaginaire réunissant trois villes algériennes sous un vocable à connotation grecque évoquant la Cirta numide : Constantine bâtie sur «son rocher en pain de sucre» et ses ponts enjambant les ravins, Annaba et sa banlieue — où grandit l'auteur —, ouverte sur «la mer infinie et écumeuse», ainsi qu'Alger dont sont évoquées l'université et la gare. C'est également un voyage dans l'histoire proche et lointaine de ces villes et dans les mythes universels de l'humanité que l'auteur sollicite, mêlant sans cesse l'Orient à l'Occident dans une habile construction en miroir multipliant les flashes-back et ramenant le temps à une vision circulaire.