L'artiste algérien Massinissa Selmani expose depuis jeudi soir à Paris des œuvres trouvant leur origine dans les actualités politique et sociale et les coupures de presse algérienne, une des curiosités de la 2e édition de DDessin à laquelle prennent part une dizaine de galeries de renommée internationale. Présentant des dessins réalisés pour la plupart sur du papier calque, les œuvres de Selmani qui ornent un pan des cimaises du prestigieux atelier Richelieu, délivrent des situations à la fois absurdes et éloquente, juxtaposant souvent deux scènes à priori incompatibles qu'il faut relier en les regardant. Selon l'artiste, ces scènes sont tirées de photos de presse «interprétées et retravaillées» sous l'intitulé «A-t-on besoin des hommes pour s'en souvenir ?».«C'est la suite de la série entamée récemment à la Galerie Talmart de Paris. Mon idée est de créer des scènes qui ont une infime chance de se produire, en créant des situations absurdes», a-t-il indiqué à l'APS. Parmi ces situations, celle, en évidence, de deux pugilistes qui ne se télescoperont jamais, car séparés par un filet de tennis, ou encore une scène protocolaire sur un tarmac, avec deux officiels coupant un ruban vert comme pour inaugurer un projet. Invité à commenter les œuvres de Selmani, le philosophe et collaborateur artistique palestinien Arafat Sadallah, y a relevé l'omniprésence du blanc qui, selon lui, prend une grande surface. «Ce n'est pas un blanc de lumière parce qu'il n'y a pas d'ombre dans ses œuvres, mais cette couleur renvoie à un questionnement, à une ouverture sur un espace figuré, représenté politiquement, esthétiquement et culturellement», a-t-il estimé.L'artiste algérien participe à l'évènement, aux côtés de trois autres artistes d'origine arabe de la Galerie Talmart. Expliquant ce choix, le directeur de cette dernière, Marc Monsallier, a indiqué que ces artistes partent d'un point commun «non pas conceptuel mais plastique». Le Palestinien Shadi Alzaqzouq interroge la culture arabo-muslmane, Massinissa Selmani s'inspire de la presse algérienne, le Tunisien Nidhal Chamekh fait montre d'une pointe littéraire et philosophique et enfin le Marocain Younès Rahmoune verse totalement dans la spiritualité.