L'artiste algérien Massinissa Selmani expose depuis vendredi à la galerie Talmart de Paris, des dessins réalisés pour la plupart sur du papier calque et décrivant des scènes inspirées par les actualités politique et sociale. Intitulée "l'usine ne fait pas les nuages", l'exposition est faite de dessins qui présentent parfois deux scènes ncompatibles qu'il faut relier en les regardant, ou encore une image doublée par un papier calque. "Ce doublement vient brouiller ou corriger l'image et les nuages (émanations) que l'usine fabrique et qui sont les doubles toxiques des vrais nuages", a expliqué l'artiste lors du vernissage de l'exposition, affirmant s'être inspiré, dans le choix de l'intitulé de son oeuvre, du vers d'un rappeur qui, enfant, pensait que les nuages étaient fabriqués à l'usine. Pour l'artiste, si l'usine ne fait pas les nuages, elle fabrique un voile dans l'air qui leur ressemble fort. "L'œuvre exposée aujourd'hui est principalement une expérimentation du dessin sous toutes ses formes, en mélangeant arbitrairement des uniformes absurdes, irréels et dont la mise en scène tente de donner une représentation réelle, inspirée de la vie sociale ou politique ", a-t-il indiqué à l'APS. La première exposition personnelle de l'artiste est "augmentée" d'une animation réalisée avec son compatriote Mohamed Bourouissa. Cette collaboration apparait dans une animation intitulée "C'est la vie" et représentant un individu qui tente d'enlever le caillou de sa chaussure de sport. Il retire sa basket, la pose, en extirpe le caillou qu'il jette et qui retombe dans la chaussure comme dans un panier de basket. Le dispositif dédouble la chaussure : le dessin est projeté sur une surface blanche et la chaussure-panier, réceptacle de jet de caillou, est une photographie de Mohamed Bourouissa appliquée sur la surface où l'image est projetée. L'image animée échoue dans la chaussure photographiée à L'origine lexicale de cette animation vient de l'expression "avoir un caillou dans la chaussure" pour parler d'un problème sans réponse qui s'empare de soi. Né en 1980 à Alger, Massinissa vit et travaille en France depuis plusieurs années. Diplômé de l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Tours, il a déjà exposé ses œuvres notamment en Europe et pris part en 2012 et en 2013 à des expositions collectives aux Centres culturel Français d'Oran, d'Alger, d'Annaba et de Constantine, en Algérie.