Pression ■ Les usagers des transports en commun affrontent quotidiennement des tas de problèmes. Outre l'insécurité, la surcharge, la vétusté et l'exiguïté des bus, c'est aux humeurs, à la limite du supportable, qu'ils doivent faire face. Rares sont ceux qui sont formés parmi le personnel du secteur des transports aux pratiques de l'accueil du grand public. Du coup, les usagers sont souvent confrontés à l'indélicatesse de ces derniers. Des injures, des insultes et même des altercations font partie du lot quotidien des usagers de ce genre de transport. Ajoutons à tout cela l'arnaque ainsi que l'excès de vitesse qui constitue un danger, mais aussi un mépris pour les voyageurs. Nous avons assisté récemment à une scène désolante à l'intérieur d'un bus de l'Etusa assurant la ligne Audin-Birkhadem. Le personnel de service a osé se garer carrément et descendre du bus pour reprendre la bagarre avec un usager. Ce genre de scène est fréquent surtout dans le transport privé. L'autre problème auquel les usagers font face, c'est le non-respect de la réglementation. Il faut attendre l'arrivée des bus qui accusent énormément de retard à cause des embouteillages, mais pas seulement. Le bus doit, en effet, charger et donc passer des heures dans les gares. En tout cas, ce rythme de travail imposé par les conducteurs devient un dogme et on finit, par la force des choses, par ne plus réclamer ses droits. «De bon matin, les bus mettent beaucoup de temps aux arrêts pour faire le plein», se plaint un fonctionnaire qui s'inquiétait d'être en retard au travail. Certains bus s'adonnent à des «rallyes», histoire d'effecteur plus de navettes et donc de gagner plus dans la journée, sans se soucier de leurs clients. «Nous vivons un calvaire au quotidien. Les transporteurs nous prennent pour une marchandise !», s'indigne un sexagénaire habitant à La Casbah. «On dirait que c'est un engin» s'indigne un autre. Pas plus tard, que ce matin les voyageurs du bus à destination de Tafaourah s'en sont pris au receveur qui ne leur a pas remis les tickets. Hier après-midi, à la station de la place Maurice-Audin, il y avait trois bus consécutifs à destination d'El Madania, alors que le bus assurant la ligne Audin – Birkhadem a tardé à arriver sur la station. «A quand la fin de cette anarchie ?», s'interrogent des voyageurs devant cet arrêt. Par ailleurs, très souvent, les usagers subissent des violences, des vols et d'autres dépassements. A qui la faute ? Et à qui incombe la responsabilité, aux receveurs, aux chauffeurs, à l'Etat ? Il est sûr en tout cas qu'il y a absence de contrôle et quand il existe c'est pour la vérification des tickets. «Je me demande vraiment si le ministère des Transports a des contrôleurs», se plaint un passager. «L'Etat des bus laisse à désirer : les banquettes sont dans un état lamentable !», déplore un autre passager. Cela est évident. La plupart des bus ont une moyenne d'âge supérieure à 13 ans, les immatriculations faisant foi, a-t-on constaté sur place.