Résumé de la 7e partie ■ Les enquêteurs ont découvert pourquoi les avions descendaient. L'équipage de DHL suivait les ordres de son TCAS et le pilote russe ceux du contrôle aérien. L'explication n'est pourtant pas entièrement satisfaisante, Le contrôleur a pour tâche d'indiquer aux équipages un changement d'altitude au moins deux minutes avant une collision éventuelle. Mais l'aiguilleur du ciel, Peter Neilsen, n'a informé les pilotes russes qu'ils devaient descendre que 43 secondes avant l'accident. «Pourquoi le contrôleur a-t-il donné aussi tardivement l'instruction visant à faire respecter la séparation au point qu'il existe un risque d'accident ?», s'interrogent les experts. Grâce aux documents et aux interrogatoires du personnel, les enquêteurs découvrent que l'aiguilleur du ciel Peter Neilsen, était le seul contrôleur de service le soir du drame. Or la politique officielle de l'entreprise prévoyait qu'il devait y en avoir au moins deux. Quelle que soit l'heure du jour et de la nuit. Le BFO apprend également que c'était devenu une habitude de la maison qu'un contrôleur prenne une pose prolongée lors du service de nuit. Tom Lorsen était un ami de Peter Neilsen avec qui il avait travaillé plusieurs années. «Peter a assuré le service de nuit ce soir-là, comme on le faisait toujours. Il n'y avait qu'un contrôleur parce que le trafic était très réduit», raconte-t-il. Entre 22 heures et 6 heures, aucun atterrissage n'est prévu dans les aéroports des environs. Or vers 23h 25, en ce 1er juillet 2002, Peter Neilsen voit tout à coup arriver un avion qui veut se poser. «Il a géré une approche vers l'aéroport Friedrichshafen», dit Tom Lorsen. «C'était très inhabituel qu'un avion arrive à cette heure-ci à Friedrichshafen. J'imagine que le contrôleur a dû être un peu surpris», ajoute-t-il. Selon la réglementation, Peter Neilsen doit contacter la tour de contrôle de l'aéroport avant de préparer l'avion pour l'atterrissage. Normalement cela se passe très simplement. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour que le téléphone sonne à la tour de Friedrichshafen. Les relevés d'appels montrent que la communication de Peter Neilsen n'aboutit pas. A cause des travaux de maintenance, les téléphones étaient en mode auxiliaire. Le contrôleur aurait quand même dû être en mesure de passer un appel en appuyant sur le bouton en question. Or l'analyse du téléphone révèle un problème dramatique. «Le système auxiliaire qui aurait dû être disponible ce soir-là ne fonctionnait pas.» (A suivre...)