Après avoir été incarcéré à tort pendant 19 ans, l'ex-boxeur américain Rubin «Hurricane» Carter, dont l'histoire avait été chantée par Bob Dylan et portée au cinéma par Denzel Washington, est décédé hier, d'un cancer. «Here comes the story of the Hurricane...», entonne Bob Dylan dans le refrain de sa chanson. Le texte coécrit en 1975 par Dylan et Jacques Levy, raconte la vie de cet ancien champion de boxe noir américain, affublé pendant sa courte carrière sportive du surnom «Hurricane» (ouragan), avant d'être enfermé pendant 19 ans dans une prison du New Jersey pour le meurtre de trois Blancs, dont il a ensuite été totalement innocenté. L'ancien prisonnier, qui souffrait d'un cancer de la prostate, s'est éteint à l'âge de 76 ans, dans son sommeil et dans sa maison de Toronto, au Canada. Malgré ses dénégations, Rubin Carter avait été reconnu coupable par deux fois, en 1967 et 1976, pour le meurtre de trois Blancs dans un bar du New Jersey en 1966. Un jury exclusivement blanc avait prononcé la peine de 30 ans de prison, tandis que son coaccusé, lui aussi noir, était condamné à 15 ans. Après 19 ans derrière les barreaux, Carter avait été libéré en 1985, sur injonction d'un juge fédéral, qui avait renversé la peine de prison, l'estimant «marquée par le racisme plutôt que par la raison et par les dissimulations plutôt que par les révélations».