Maintien de la paix Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté hier vendredi un projet de résolution présenté par les Etats-Unis organisant une intervention internationale dans ce pays. La résolution 1497 a été adoptée par 12 voix et 3 abstentions, celles de l'Allemagne, de la France et du Mexique qui ont refusé ainsi d'entériner une clause de ce texte mettant les ressortissants américains à l'abri de poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI). La résolution 1497 prévoit la création d'une force multinationale au Liberia chargée de faire appliquer l'accord du cessez-le-feu du 17 juillet dernier et dont les premiers éléments nigériens, prélevés sur la Mission des Nations unies en Sierra Leone (Minusil), pourraient débarquer à Monrovia dès lundi prochain. Elle prévoit également la création d'une force de stabilisation des Nations unies dont les effectifs, les structures et le mandat doivent être arrêtés d'ici au 15 août et qui devra se déployer au Liberia «au plus tard le 1er octobre 2003». Cette résolution ne comporte aucune référence à un rôle particulier des Etats-Unis. Elle met au contraire en relief l'importance de celui que doit jouer la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Elle autorise également le secrétaire général à prélever sur la Minusil les moyens logistiques nécessaires pour assurer le début de l'opération et demande aux Etats membres de fournir personnels, équipements et autres ressources à la force multinationale. La résolution 1497 ne remporte pas l?adhésion de l?organisation américaine des Droits de l?homme Human Rights, qui a critiqué sévèrement les Etats-Unis, estimant qu?ils «ont joué sur un jeu de poker aux enjeux élevés avec les vies des Libériens et (qu?) ils ont détourné les bonnes intentions de la communauté internationale au bénéfice d'une croisade idéologique médiocre contre la justice internationale», a affirmé dans un communiqué un des responsables de HRW qui a estimé que la résolution sur le Liberia créait un «dangereux précédent». Par ailleurs, le président libérien Charles Taylor rencontrera aujourd?hui à Monrovia une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) Charles Taylor devra quitter le pouvoir dans les trois jours suivant l'arrivée au Liberia des premiers éléments nigériens de la force de paix de la Cedeao prévue d'ici à lundi, selon le ministre ghanéen des Affaires étrangères qui fait partie de cette délégation.