Désaveu L?Assemblée générale des Nations unies a adopté à une écrasante majorité une résolution exigeant que l?Etat hébreu démantèle partiellement la barrière de sécurité. Prenant acte de l'avis consultatif émis le 9 juillet dernier par la Cour de La Haye qui avait déclaré illégale l'édification par Israël de la barrière de sécurité en cours de construction en Cisjordanie, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté, hier, par 150 voix contre 6 et 10 abstentions, une résolution exigeant le respect par Israël de l?avis de la Cour internationale de justice (CIJ). Celle-ci a, pour rappel, appelé Israël à détruire les parties de la barrière se trouvant en territoire palestinien et à dédommager financièrement les Palestiniens pour les dégâts subis. Selon plusieurs sources, l'UE souhaitait obtenir d'ultimes modifications du texte initial afin de pouvoir se prononcer d'une manière unanime. L?UE a eu, en effet, du mal à parvenir à une position unique à 25 pendant les consultations avant le scrutin, néanmoins, elle a fini par voter unanimement en faveur du texte, auquel elle avait apporté certains amendements. Cependant, l'ambassadeur israélien à l'ONU a, vivement, dénoncé le «soutien honteux» de l'Union européenne et particulièrement de la France à la résolution des Nations unies. «Les vingt-cinq pays européens ont apporté un soutien honteux à cette résolution terriblement unilatérale», a déclaré l'ambassadeur Dan Gillerman, à la radio publique israélienne. Les Etats-Unis ont, pour leur part, voté contre la résolution, l'estimant «hâtive» et «partiale» et affirmant qu'elle détourne l'attention du vrai but à atteindre: «l'existence de deux Etats vivant côte-à-côte, Israël et la Palestine». Par ailleurs, la résolution, déposée par la Jordanie au nom d'un groupe de pays, appelle l?Etat hébreu à appliquer un avis consultatif de la CIJ, déclarant illégale l'édification du «mur» et appelant à son démantèlement partiel. De leur côté, les Palestiniens ont indiqué que si Israël n'appliquait pas l'avis de la CIJ et la résolution de l'ONU, ils s'efforceraient d'obtenir une autre résolution, légalement contraignante cette fois, du Conseil de sécurité, au risque de se heurter au veto des Etats-Unis. De toute évidence, le manque continu de progrès en direction d'une solution politique, l'expansion des colonies israéliennes, ainsi que la construction du mur de séparation en Cisjordanie, dont, 196 km ont été achevés, laissent supposer qu?une paix est encore lointaine.