Interrogation Est-il normal que 12 heures après l?explosion, l?on ne sache même pas s?il s?agit d?un attentat ou d?un accident ? L?explosion est «apparemment d?origine accidentelle», a déclaré Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur, «l?origine de l?explosion reste encore indéterminée», lit-on dans le communiqué de Sonelgaz. Pour sa part, l?Entv a, dès lundi soir, affirmé que l?explosion était due à un incident technique ayant provoqué l?explosion de deux réservoirs de combustible de la centrale. Cependant «il appartient à l?enquête de déterminer les circonstances exactes de l?explosion», comme l?a affirmé M. Zerhouni. Dès lors, toutes les pistes sont à explorer. En l?absence, en effet, d?une explication officielle, la vox populi, renforcée par des indices, va dans toutes les directions. Si d?aucuns trouvent une coïncidence par trop rapprochée entre le coup dur subi par le Gspc et l?explosion, d?autres ne manquent pas de relever le nombre impressionnant et inhabituel de barrages de police et de gendarmerie en certains endroits de la capitale, ces dernières 24 heures, et qu?ils lient à ce qui s?est produit à la centrale du Hamma. Il revient évidemment aux enquêteurs d?aboutir aux conclusions, mais certains indices ne peuvent être ignorés. Ainsi, le fait que l?explosion ait eu lieu à l?extérieur de l?enceinte de la centrale et que «seul un réseau auxiliaire a été légèrement touché», comme l?a affirmé M. Bouterfa, P-DG de Sonelgaz, peut favoriser l?hypothèse d?un attentat à la voiture piégée. Ce n?est toutefois pas la seule hypothèse à examiner, il peut tout aussi bien s?agir d?un acte de sabotage ou d?un simple accident. La première piste peut être étayée par le fait que l?explosion ait eu lieu moins de 24 heures après la conférence de presse organisée par Bouterfa dans laquelle il a dressé un tableau rassurant de son entreprise. Enfin, la troisième et dernière hypothèse relative à un accident est d?autant plus plausible que l?enquête menée à la suite du black-out de 2003 a conclu à «des défauts de fabrication constatés sur une partie du matériel». Ces défauts, qui ont été, depuis, à l?origine d?autres incidents techniques sans grande gravité, peuvent tout aussi bien avoir encore provoqué l?explosion de lundi soir. Dans ce cas, cela voudrait dire qu?il y a eu une grave défaillance à un niveau de responsabilité ou à un autre. En tout état de cause, l?opinion publique, traumatisée par des années de terreur, est en droit d?être éclairée au plus vite et avec certitude sur ce qui vient de se passer. - C?était le black-out ce matin au niveau de Sonelgaz qui restait sur les premiers éléments d?information donnés au cours de la nuit, trois heures après l?explosion qui s?est produite à 22h 04 au niveau de la centrale du Hamma. Alors qu?un premier bilan de la Protection civile, que l?APS avait obtenu juste après la déflagration, faisait état de 11 personnes blessées, dont 4 grièvement, un communiqué de Sonelgaz évoque, lui, «cinq blessés parmi ses agents chargés de la sécurité de la centrale» ajoutant qu?«ils ont été évacués vers le CHU Mustapha».